La fosse du Voreux à Montsou (symbole)
Bien que les capitalistes exploitent les ressources de la terre, détruisant l’environnement, c'est la fosse elle-même qui exploite les travailleurs. Zola décrit la mine comme un “géant vorace” qui mange les hommes. Comme le note Sara Pritchard, Zola fait de la mine “une créature organique et monstrueuse qui évoque le Frankenstein de Mary Shelley”. Cependant, Zola est un naturaliste, pas un romantique. Pritchard ajoute qu'en dépeignant l'exploitation capitaliste des mineurs et de l'environnement, Zola critique le système socio-économique dont Montsou fait partie.
Les mineurs comme des animaux (allégorie)
Tout au long du roman, Zola décrit les mineurs comme des brutes qui vivent dans un monde primitif, contrastant avec les habitations somptueuses et le mode de vie moderne des riches. Les mineurs sont comparés à des insectes, car ils “creusent la terre dans des conditions primitives et ont été réduits à une forme dégénérée de l'humanité". Ils sont loin de la civilisation, alors que les directeurs et les propriétaires de la mine – qui sont physiquement proches d'eux – y sont fermement ancrés. La distance symbolique entre les mineurs et les exploitants illustre les profonds clivages de classe dans la société.
Le lamarckisme (motif)
Le lamarckisme est la théorie selon laquelle les adaptations biologiques à l'environnement se transmettent. La transmission des caractères acquis et l'adaptation à l'environnement sont des forces puissantes qui influencent l’attitude et les choix des mineurs. Les enfants mineurs (comme Jeanlin) sont, note Pritchard, “encore mieux adaptés à la vie et à l'environnement des mines”. Zola combine l'adaptation, l'héritage et l'évolution pour montrer comment la nature joue un rôle puissant dans le façonnement de pans entiers de la société. Cependant, cette nature n'est pas par défaut ou primaire. Il s'agit plutôt d'une seconde nature, issue à la fois de la nature et de la culture. Les mineurs sont ainsi également responsables de leur propre changement.
Le sexe (motif)
Que ce soit dans les fossés du coron, dans la fosse elle-même ou dans la somptueuse chambre d'Hennebeau, le sexe est omniprésent. Il est représenté comme un vecteur de pouvoir, de plaisir, d'envie et d'évasion des malheurs auxquels les personnages sont confrontés. Hennebeau, qui vit dans un grand luxe, découvre que la seule chose qu'il ne peut avoir et que les mineurs ont en abondance, le sexe, est ce qu'il désire le plus. La tension sexuelle entre Catherine et Étienne est aussi une source d'animosité extrême, au point que Catherine défend les actions viles de Chaval – et qu'Étienne le tue.
L’arrogance (motif)
Les débuts d'Étienne en tant qu'ouvrier modeste vivant dans le dénuement le plus total lui fournissent la hargne et l'ambition nécessaires pour devenir le chef de la grève. Son arrogance symbolise l'hypocrisie des hommes de pouvoir : les gens ne sont marxistes ou socialistes que lorsqu'ils deviennent riches ou puissants. Au lieu de distribuer son influence et son pouvoir (comme un bon socialiste), Étienne s’assure de les conserver. Il tente également d'éliminer toute personne qui menace ses ambitions, notamment Rasseneur et Chaval.