Résumé
Pendant quatre jours, tous les journaux d'opposition écrivent sur les atrocités qui se sont produites au Voreux. Levaque devient un héros. Le gouvernement ordonne d’étouffer l'affaire. La Compagnie recherche également la sentinelle disparue (Jules) et déclare officiellement qu'elle a déserté son groupe de patrouille. Après la bataille, Maheude permet à Étienne de ramener Catherine chez elle. Maheude regarde Étienne et Catherine avec dépit, comme si elle se demandait ce qu'ils font dans sa maison.
Les jours défilent comme avant, toujours sans pain et maintenant sans espoir. Rien n'a changé dans leur existence, si ce n'est l'absence de Maheu. Étienne ressent l'animosité des mineurs lorsqu'il se promène. Ce sentiment est amplifié par son retour chez les Maheu. Catherine propose de retourner à la mine, mais Maheude se met en colère contre elle. Étienne et Maheude ont dérivé vers des fins idéologiques et pratiques opposées. Étienne est irrité de voir les mineurs qui sont si inintelligents et barbares qu'ils veulent se venger de lui. Son impuissance à les diriger le dégoûte. Il s'enfuit du coron et rencontre la vieille Mouque et Chaval, qui l’insultent et lui lancent des pierres. Rasseneur l'attire dans sa taverne et convainc la foule de l'inefficacité de la violence et de l'importance d'une approche modérée du changement. Les mineurs sont enthousiastes et l’acclament. Le même jour, à Piolaine, les Hennebeau et les Grégoire célèbrent les fiançailles de Négrel et Cécile.
Le dimanche, Étienne s'échappe du village à la nuit tombée. Il descend vers le canal en direction de Marchiennes. Il a la surprise de rencontrer Souvarine en chemin. Le lendemain matin, la Compagnie déclare qu’elle pardonne les grévistes, même les plus impliqués. Souvarine assure que tout le monde finira par redescendre dans la mine, car tout le monde est lâche. Les mineurs retournent en effet petit à petit travailler. Souvarine choque Étienne en lui disant qu'il s'en va. En longeant la berge du canal, il s'arrête au Voreux. Il constate rapidement l'état des tubes et des réparations récentes (suite aux dégâts causés par les grévistes).
Souvarine découvre un défaut très grave dans le cuvelage (qui empêche l'eau de sortir de la mine) et dévisse les vis des équerres qui empêchaient l'eau de sortir. Il sabote également les guides en chêne sur lesquels glissent les ascenseurs. Il fait suffisamment de dégâts mais sans donner l'alerte, car des dégâts excessifs auraient été réparés immédiatement. Étienne ne parvient pas à dormir. Alors que Catherine se réveille vers trois heures pour se rendre travailler à la fosse, Étienne la suit. Souvarine se tient près de l'Avantage et observe les mineurs qui retournent au travail. Il est choqué de voir Étienne et lui demande de rentrer chez lui. Étienne refuse, et lorsque Souvarine voit Catherine, il réalise qu'Étienne est amoureux d'elle. Il n'y a rien qu'il puisse faire pour convaincre Étienne. Il le laisse partir et lui fait ses adieux.
Catherine voit Chaval en entrant dans la mine. Chaval, Catherine et Étienne descendent tous au sein de la même équipe. Après quelques heures de travail, les ouvriers commencent à entendre des bruits étranges. Le tubage commence à tomber, puis une masse d'eau se précipite vers le bas. Dansaert leur propose de remonter mais avant qu'il ne puisse le faire, des ouvriers de toutes les galeries se précipitent, essayant de prendre les cages d'assaut. Une des cages devient inutile et l'autre est secouée à tel point que le câble est au point de se rompre. Dansaert et quelques capitaines remontent et rencontrent Négrel, qui est furieux d'avoir laissé des ouvriers dans la fosse. Avant que Négrel ne puisse fermer la mine, les travailleurs qui ont réussi à s'en sortir se rendent au village pour prévenir les familles. Des femmes accourent vers Négrel et lui demandent les noms de ceux qui sont encore dans la mine.
M. Hennebeau arrive, et après environ deux heures, annonce qu'un sauvetage va être tenté. Cependant, craignant que le puits ne s'effondre, Hennebeau retarde l’opération. Bientôt, le cratère est rempli et un lac d'eau boueuse occupe l'endroit où se trouvait le Voreux. Sur la berge de la fosse ébranlée, Souvarine se lève et reconnaît Maheude et Zacharie, qui pleurent. Il jette sa dernière cigarette et s'en va sans se retourner.
Dansaert est licencié dans les jours qui suivent et Négrel est nommé à la tête des opérations de sauvetage. Négrel et ses hommes, dont Zacharie, passent des jours sous terre à essayer de dégager les survivants. Cependant, le neuvième jour, Zacharie – impatient et irrité par le manque de lumière dans le tunnel qu'ils creusent – ouvre sa lampe et laisse échapper par inadvertance des fumées inflammables dans le passage non ventilé. Les sauveteurs en surface entendent un coup de tonnerre et une gerbe d’étincelles jaillit des bouches ouvertes. Tout s'embrase et l'air prend feu, d'un bout à l'autre de la galerie. Zacharie y laisse la vie, ainsi qu'un capitaine et deux autres ouvriers.
Les Grégoire décident de visiter le village, par charité. Lorsque les Grégoire entrent dans la maison des Maheu, ils ne voient pas Bonnemort endormi. La femme de Levaque conduit les Grégoire dans sa propre maison et laisse Cécile seule avec Bonnemort. Celui-ci l'étrangle à mort pendant les dix minutes de leur absence.
Au fond de la fosse, Catherine et Étienne tentent de trouver la sortie. Mais alors qu'ils sont coincés ensemble dans un passage, Chaval violente Catherine. Le besoin de tuer s'empare irrésistiblement d'Étienne, qui saisit une très lourde plaque d'ardoise dans le mur. Puis, à deux mains, il l'abat sur Chaval, lui broyant le crâne et lui écrasant le visage. Catherine est choquée mais Étienne parvient à la calmer. Ils passent des jours affamés, assis sur une partie surélevée du tunnel, essayant d’échapper à la montée des eaux. Ils voient le corps de Chaval flotter et le repoussent. Ils font l'amour, et peu de temps après, Catherine meurt.
L'équipe de secours trouve Étienne. Lorsqu'il ressort de la mine, affamé, il est décharné. Les gens se détournent et frémissent en le voyant. Maheude pleure. Elle lui apprend plus tard que Jeanlin travaille pour vingt sous. Elle reçoit trente sous car elle a commencé à travailler à Jean-Bart. Levaque est toujours en prison. Étienne part pour Paris, où il aspire à retrouver Pluchart et rêve de faire des discours et de se battre pour la cause ouvrière.
Analyse
Le sabotage de la mine par Souvarine est à la fois un acte de renaissance et de destruction. La destruction de la mine permet aux mineurs d'envisager un nouvel avenir – rapidement étouffé par le retour au travail dans d'autres fosses. Souvarine blesse le Voreux au cœur. Le fait que la destruction soit intentionnelle deviendra clair dans la suite de l'histoire. Souvarine met en œuvre ses convictions anarchistes parce qu'il ne voit aucun espoir de changer la façon dont les ouvriers vivent. Il est déçu par l'issue de la grève. Le résultat achève de convaincre Souvarine qu'une intervention radicale est nécessaire, et que ceux qui se contentent de moins font partie du problème et méritent de mourir.
L'ironie de la solution de Souvarine est que ceux qui souffrent doivent aussi mourir. La renaissance d'une nouvelle société dépend du sacrifice non seulement des oppresseurs, mais aussi des opprimés. En même temps, il comprend que quelle que soit la lutte – à moins que ce ne soit le chaos total – les mineurs continueront à se soumettre et à s’opprimer eux-mêmes.
Là où le Voreux disparaît, Jean-Bart le remplace. Hennebeau veut sauver le reste des bâtiments, mais eux aussi s’effondrent. Tout dans le Voreux, de la machine aux bâtiments des chaudières, a été englouti par le sol. La mine est anéantie.
Le meurtre de Cécile est également un moment anarchique du roman. La colère de Bonnemort contre la délicate, rondelette et innocente Cécile représente sa tentative de changer les choses. Cette fille a dû payer son privilège de sa vie. Ses parents subissent un sort pire encore : ils doivent vivre la mort de ce qu'ils ont de plus précieux. Pour Bonnemort, c'est un acte de rébellion ultime. Aucun coup n'aurait pu le venger plus que le meurtre de Cécile. C'est d'autant plus vrai que la cupidité des Grégoire n'est pas aussi grande que celle de Deneulin ou d'Hennebeau.
La romance entre Catherine et Étienne arrive à son apogée et à sa fin. Elle est de très courte durée, mais c'est comme si la libération de la tension sexuelle entre Catherine et Étienne était ce qui avait permis à Catherine de mourir en paix. La famine, la chaleur et ses conditions de travail ont certainement contribué à la détérioration de sa santé. Mais c'est l'impossibilité d'exprimer un amour authentique qui l’a empêchée de mourir avant. Le fait de pouvoir s'unir sexuellement avec Étienne a permis à Catherine de libérer son âme. Elle savait que son heure était venue, mais une sorte de force métaphysique ne la laissait pas mourir avant d'avoir manifesté sa passion, son attirance et son amour pour Étienne.