Germinal

Germinal Résumé et Analyse

Résumé

Deneulin est réveillé à quatre heures du matin et on lui annonce que les mineurs de Jean-Bart se rebellent. La moitié d'entre eux ne travaillent pas et ne laissent pas les autres descendre dans la mine. Chaval a réussi à convaincre ses collègues mineurs (il travaille maintenant à Jean-Bart) de suivre les mineurs du Voreux. Chaval refuse de laisser Catherine sortir du lit et lui demande de rester à la maison. Deneulin arrive et tente de mieux comprendre pourquoi les mineurs sont en colère. Chaval prend la parole et demande une augmentation des salaires. Deneulin explique son combat avec Montsou et ses propres difficultés financières. La foule refuse de céder. Deneulin demande à Chaval de discuter.

Chaval comprend rapidement que s'il continue à faire grève, il sera, au mieux, le lieutenant d'Étienne. En travaillant avec Deneulin, il a une chance de monter dans la hiérarchie. Il promet de calmer ses camarades, et après quelques échanges, les convainc de descendre. Le travail reprend dans la fosse. Plus tard dans la matinée, Madame Hennebeau, Négrel et Cécile arrivent en calèche pour amener les filles de Deneulin, Lucie et Jeanne, à un déjeuner suivi une visite des ateliers et des verreries voisines. Négrel fait office de guide touristique. A Jean-Bart, Catherine, Chaval et leurs camarades mineurs sont au travail depuis une heure. Dans la chaleur ardente du fourneau de la mine, Catherine enlève tous ses vêtements. Chaval l'invective pour qu'elle travaille plus vite, mais elle s'évanouit. Chaval est effrayé de la trouver si faible. Il lui fait baigner le visage dans l'eau et elle revient à elle. Ils ont un moment d'affection qui surprend Catherine et renforce son engagement envers Chaval. Alors qu’ils commencent à déjeuner, on leur annonce que les hommes de Montsou sont en train de couper les câbles. Tous les mineurs se précipitent sur les échelles et après une ascension éprouvante de centaines de mètres, Catherine et Chaval parviennent à s'en sortir.

Ce matin-là, à neuf heures, les mineurs partent pour Jean-Bart. Deneulin trouve tout en ordre à la fosse après avoir assisté au départ de la voiture qui emmène ses filles et Négrel. La foule s’approche et Étienne en émerge pour demander à Deneulin de faire remonter les ouvriers. Deneulin refuse et la foule tente de le tuer. Deneulin se barricade dans la salle. Les mineurs se rendent à la chaudière, éteignent les feux et coupent les câbles qui retiennent les cages faisant descendre les ouvriers dans la mine. Les hommes commencent à remonter. Étienne est étonné de voir qu'autant d'ouvriers sont descendus et réprimande Chaval lorsqu'il sort de terre pour l'avoir trahi. Il oblige Chaval à venir avec la foule dans le reste des mines. En deux minutes, Jean-Bart est vidé. Deneulin sort de la salle des capitaines, pâle mais calme.

Étienne ayant pris le commandement de la foule, celle-ci s'éloigne de Jean-Bart. Bientôt, tous commencent à réclamer du pain. Étienne garde la tête froide. Un haveur de Vandame qui rejoint la bande pour venger son maître convainc la foule de se rendre à la mine Gaston-Mirou. Mais un vieux mineur respecté, le père Quandieu, refuse de faire monter les autres. Un grand choc emporte la foule et Étienne saisit Chaval qui tente de s'échapper. Ils se rendent dans différentes mines et détruisent l’équipement et l’infrastructure de la Victoire. Étienne, après avoir vidé sa boîte de conserve, parvient à la remplir de gin. Peu à peu, une terrible ivresse enflamme ses yeux.

La foule arrive à Gaston-Marie et casse tout. La police était passée ici il y a une heure et s'était éloignée vers Saint-Thomas, égarée par quelques paysans. Les feux sont renversés, les chaudières sont vidées, les bâtiments sont démolis. A un moment donné, tous commencent à maltraiter Chaval en le forçant à boire l'eau d'un lac glacé ; une femme lui tire les oreilles ; une autre lui jette une poignée de fumier qu'elle trouve sur la route. Maheu le pousse. Maheude fait partie de ceux qui s’emportent le plus. Étienne leur demande d'arrêter. Catherine est terrifiée. Elle traite les agresseurs de Chaval de lâches et leur demande de la tuer elle aussi. Elle se plante devant Chaval pour le défendre. Immédiatement, Chaval s'en va, et Catherine s’enfuit derrière lui. La foule réclame à nouveau du pain.

Danseart arrive chez M. Hennebeau pour lui donner des nouvelles. Cinq messagers, dont Danseart, lui racontent ce qui s'est passé dans les différentes mines. Il est de plus en plus inquiet, pensant que la grève, qui n'aurait dû durer que deux semaines (cela fait maintenant deux mois), devient de plus en plus problématique. À cinq heures du soir, Hennebeau entend les grévistes réclamer du pain devant sa maison. Juste à ce moment-là, à deux kilomètres de là, Madame Hennebeau et les jeunes filles voient passer la foule. Cécile a la lubie de boire un verre de lait alors qu'elle remarque une petite ferme au bord de la route. Ils y entrent. Les jeunes filles sont étonnées de voir soudain la bande qui se déplace sur la route de Vandame. Négrel, voyant qu'il est trop tard pour monter dans la voiture et rejoindre Montsou, ordonne au cocher d'amener la voiture à l'intérieur de la cour de ferme, où elle pourra rester cachée derrière un hangar. Négrel dit aux filles et à sa tante de ne pas bouger. Ils attendent le passage de la foule et se mettent en route. Les Grégoire reçoivent une lettre de menaces mais n'en tiennent pas compte. Maigrat ferme sa boutique. Les truands agressent verbalement Hennebeau, qui pense à sa propre vie misérable et à tous ceux qui n'ont aucune idée des difficultés qu'il endure. Il pleure et les traite à plusieurs reprises d'idiots.

Catherine gifle Étienne, qui dessoûle enfin. Il s'inquiète de la violence de la situation et Rasseneur le prend à part une fois arrivé à Montsou pour lui dire qu’il l’avait prévenu de ce qui arriverait. Personne n'obéit plus à Étienne. La foule jette des pierres sur les maisons de Montsou. Tous s'arrêtent soudainement en voyant les Grégoire arriver chez Hennebeau : les Grégoire sont convaincus que cette agitation est une blague des mineurs, qui les laissent entrer dans le jardin puis dans la maison. Hennebeau reçoit les Grégoire froidement et leur dit que les dames ne sont pas encore rentrées. Ils se mettent à table et Maigrat arrive à son tour. Il est terrifié, ayant fermé sa boutique et laissé sa femme à la maison. Il entend la foule l'appeler, sachant qu'il sera tué s'il sort à nouveau.

Hippolyte, le domestique, apparaît et dit à Hennebeau que la foule est en train de tuer sa femme. Le carrosse n'a pas pu passer à travers le groupe. Alors que Négrel pousse les dames vers la porte d'entrée, Cécile est prise à partie par la foule (qui la confond avec Madame Hennebeau). Les femmes s'emparent de Cécile, qui implore leur pitié. Étienne tente de les forcer à la lâcher. Il les distrait en leur disant d'aller chez Maigrat, où il y a du pain. Étienne donne le premier coup de hache dans la boutique de Maigrat. Mais les femmes sont furieuses et ne veulent pas laisser partir Cécile : Deneulin arrive à cheval et la sauve.

Maigrat quitte la maison d'Hennebeau et se réfugie d'abord dans la cuisine. Mais imaginant l’assaut de sa boutique, il sort pour voir ce qu’il se passe. Il ne va pas les laisser le ruiner. Alors qu’il lutte contre la peur, le bruit d’un coup de hache dans la porte le décide à agir. Lui et sa femme recouvrent les sacs de leurs corps plutôt que d'abandonner un seul pain. La foule voit Maigrat perché sur le toit de son hangar. Soudain, ses deux mains lâchent d'un coup, et il tombe. Il rebondit sur le bord de la route, où son crâne s'ouvre sur le coin d'un pilier de pierre. Il meurt sous les yeux de la foule. Étienne s'arrête net et la hache lui échappe des mains.

Aussitôt, les huées reprennent et les femmes se précipitent, ivres de sang. Elles le mutilent, lui arrachent le pénis, le mettent sur un bâton et le brandissent en signe de victoire, après tous les abus sexuels de Maigrat sur les femmes du corons. Ni Étienne ni Maheu n'ont le temps d'intervenir. Le reste de la foule regarde la scène avec une horreur glacée. Catherine les prévient de l'arrivée des gendarmes. C'est la débâcle générale. En deux minutes la route est dégagée.


Analyse

La grève bat son plein et se démarque des autres soulèvements par la violence de la foule envers les mineurs qui choisissent de travailler, les soldats qui tiennent la mine, les directeurs, Maigrat et Cécile. Zola tente de donner à ces âmes misérables une occasion de s'élever au-dessus des conditions inhumaines dans lesquelles elles vivent. Leurs actions sont une manifestation de leurs choix pour apporter un changement social et politique. Le processus est clairement macabre : la mutilation de Maigrat par les femmes sont une réaction viscérale au harcèlement et aux agressions sexuelles qu'il leur a fait subir à plusieurs reprises.

Ce que font les femmes choque tout le monde, y compris Étienne et même les plus fervents et violents des hommes grévistes. L'incident révèle les souffrances cachées des femmes du coron. Les descriptions de Zola donnent au lecteur une certaine liberté d'interprétation pour évaluer la signification de leurs actions au-delà du simple châtiment. Elles tentent d'éradiquer la différence dans la manière dont elles sont traitées en réagissant de manière excessivement zélée.

Bien que Maigrat soit déjà mort lorsque les femmes commencent à le mutiler, elles saisissent l'occasion pour exprimer leur propre liberté. Le châtiment de Maigrat est la manifestation de cette liberté. Le choc que manifestent les spectateurs montrent également à quel point les hommes, mineurs comme bourgeois, sont indifférents aux luttes quotidiennes des femmes. Les difficultés qu'elles rencontrent ne sont pas simplement différentes en degré, mais aussi en nature.

Si les conditions de travail de la mine sont terribles pour le lecteur, ce à quoi les femmes doivent recourir pour trouver de la nourriture compte tenu de leurs ressources limitées et des faibles salaires est tout aussi difficile. Leur nouvelle conscience politique guide leur comportement. À ce moment-là, elles ne se soumettent plus à l'autorité et ne font plus de compromis – même devant leurs conjoints et leurs enfants.

L’arrogance des Grégoire se manifeste une nouvelle fois lorsque, malgré la réception d'une lettre les avertissant de la foule qui se dirige vers les Hennebeau, ils pensent qu’il s’agit d’une blague. Ils sont loin de se douter que Cécile a frôlé la mort. Les Grégoire sont particulièrement choqués de voir les émeutiers s'en prendre à Cécile. Elle s'en sort physiquement indemne, mais l'illusion dans laquelle vivaient les Grégoire a été complètement brisée. Ils commencent comprendre que la colère des mineurs est réelle.