Germinal

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La bête

“La bête avait sa blessure au ventre, on verrait si elle vivait encore le soir ; et il avait signé, le monde épouvanté saurait qu’elle n’était pas morte de sa belle mort.”.

Le sabotage de Souvarine est découvert ou du moins soupçonné. Son acte est une tentative délibérée d'attaquer ce qui a causé la misère du coron. La description imagée mais lugubre que fait Zola de la disparition de la fosse renvoie à la renaissance. Pour qu'il y ait germination, le cycle doit recommencer. La fosse sera détruite, mais à sa place en surgira une nouvelle.

La nature de Jeanlin révélée

“et une fine poudre le noyait d’un tel flot de suie, que jamais le jeune homme ne l’aurait reconnu, si l’enfant n’avait levé son museau de singe, aux oreilles écartées, aux petits yeux verdâtres.”.

Étienne s'en va et voit “un être assis par terre”, qui s'avère être Jeanlin, à nouveau employé à la mine pour nettoyer les gros morceaux de charbon. Le “flot de suie” qui recouvre Jeanlin montre à quel point même les enfants sont pris au piège dans l'exploitation capitaliste. La situation de Jeanlin est une fin poignante à son déchaînement pendant la grève. Son innocence et son enfance ont disparu. L’obscurité et la saleté qui étaient en lui depuis le début les ont remplacées, symboliquement sous la forme de la suie.

Le feu et la glace

“et des retardataires arrivaient toujours, le flot des têtes, noyé d’ombre, s’élargissait jusqu’aux taillis voisins. Un grondement en sortait, pareil à un vent d’orage, dans cette forêt immobile et glacée.”.

Les grévistes se retrouvent au point de rendez-vous qu'Étienne leur avait donné. Ils sont pleins d'énergie, ce qui contraste avec le froid intense de l'hiver. Ils luttent pour la justice avec une immense ferveur, tout comme l'hiver est intraitable en ne cessant de les balayer de de ses vents violents.

La colère

“Et, dans leur rage de n’avoir pas une face de traître à gifler, ils s’attaquèrent aux choses. Une poche de rancune crevait en eux, une poche empoisonnée, grossie lentement. Des années et des années de faim les torturaient d’une fringale de massacre et de destruction.”.

La colère des grévistes ne peut plus être contenue. Ils se moquent que ce qu’ils détruisent soit justifié. Ils ne cherchent pas tant la vengeance qu'un exutoire à leur fureur. Ils veulent provoquer le chaos. Les opprimés sortent de leur routine et de leurs rôles strictement définis pour s'emparer de la liberté, mais ne savent pas nécessairement comment l'utiliser. Ils ne se libèrent de leurs chaînes que pour se confronter à leur propre ignorance.

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