Felton peut accéder au duc de Buckingham en prétendant avoir des liens avec Lord de Winter. Felton a la lettre autorisant le transport de Milady vers les colonies, et tout en demandant à Buckingham de le signer, il se vante de l’innocence et de la souffrance de Milady. Comme Buckingham commence à réaliser ce qui se passe, Felton le poignarde. Plusieurs personnes se précipitent, dont Laporte (qui a été envoyé à Buckingham par la reine Anne) et lord de Winter. Après avoir appris que Milady s’était échappée, lord de Winter soupçonna que Buckingham pouvait être en danger et s’était précipité à ses côtés. Grièvement blessé, Buckingham veut entendre le message de Laporte. La reine Anne a dit à Laporte de dire à son amant de mettre fin à la guerre et de faire attention. Buckingham ordonne que ses cadeaux d’Anne lui soient rendus et puis meurt.
Au milieu du chaos, Felton insiste pour que Milady le soutienne et partage sa punition. Cependant, il apprend qu’elle s’est enfuie presque aussitôt qu’il a quitté le navire. Parce qu’elle a navigué si vite, elle a pu sortir juste avant que le roi d’Angleterre ne ferme tous les ports (il voulait s’assurer que la nouvelle de la mort de Buckingham ne revienne pas en France). Sans nouvelles et sans progrès dans la guerre, le roi Louis décide de retourner à Paris, et amène les mousquetaires avec lui dans sa garde. Une fois le roi Louis arrivé à Paris, les mousquetaires sont autorisés à se rendre à Béthune pour retrouver Constance. Alors qu’ils s’y rendent, ils aperçoivent Rochefort et obtiennent un bout de papier qu’il a laissé tomber. Le journal est écrit par Milady et indique le nom d’une petite ville.
Milady est arrivée à Bethune avant les mousquetaires ; elle a aussi fait savoir au cardinal de Richelieu de ne pas attendre de renforts du duc. Au couvent, Milady rencontre Constance et les deux femmes réalisent qu’elles connaissent toutes les deux D’Artagnan. Constance explique innocemment qu’elle attend D’Artagnan d’un jour à l’autre ; elle a reçu des nouvelles de Mme de Chevreuse (l’amie exilée de la Reine) qu’il est en route. Heureusement pour Milady, Rochefort arrive en premier. Elle lui dit que les mousquetaires sont en route et se plaint du refus du cardinal de les emprisonner. Rochefort et Milady élaborent un plan, et il la laisse avec tout son argent. Ils ont un plan pour se rencontrer à la ville d’Armentieres; ce nom est celui sur le papier que les mousquetaires récupèrent.
Après le départ de Rochefort, Milady ment et dit à Constance que les gardes du cardinal viennent les chercher. Elle convainc Constance de s’enfuir avec elle, mais quand Constance tarde trop, Milady lui donne du vin empoisonné, puis s’enfuit. D’Artagnan et les mousquetaires arrivent, et lui et Constance ont une réunion brève mais heureuse. Cependant, le poison prend rapidement effet, et Constance meurt dans ses bras. Les quatre hommes sont rejoints par Lord de Winter. Ils envoient les quatre serviteurs à la poursuite de Milady. Planchet revient pour dire que Milady est à Armentieres, gardé par les autres serviteurs. D’Artagnan, de Winter, les trois mousquetaires, et un inconnu vêtu d’un manteau rouge qui a été convoqué par Athos tous partis au milieu d’une nuit orageuse. Ensemble, ils entrent dans la maison où Milady se cache.
Ensemble, tous les hommes racontent les différents crimes de Milady. L’homme au manteau rouge ajoute des détails supplémentaires sur sa jeunesse, ce qui montre clairement que Milady a toujours été mauvaise. Il est également bourreau de profession. Ils emmènent Milady au bord de la rivière, où le bourreau la charge dans un bateau. D’Artagnan est ému par ses cris et ses supplications ; tous les hommes lui pardonnent et prient pour son âme. Ils regardent le bourreau la décapiter et jeter son corps dans la rivière.
D’Artagnan et les mousquetaires retournent à Paris et accompagnent le roi Louis à La Rochelle. Le roi est très heureux de la mort de Buckingham. En route, Rochefort apparaît, se présente comme un agent du cardinal, et tente d’arrêter D’Artagnan. Les autres lui assurent qu’ils seront heureux d’aller voir le Cardinal dès leur arrivée. Ils tiennent cette promesse, et d’Artagnan rencontre le cardinal, confus quant à la raison de son arrestation. D’Artagnan raconte au cardinal tout ce qui s’est passé, y compris la mort de Milady. Il est prêt à prendre la punition que le Cardinal juge appropriée. Le cardinal réfléchit, et alors non seulement pardonne D’Artagnan, mais lui donne aussi une position comme lieutenant. Il informe Rochefort que toutes les divergences entre lui et D’Artagnan ont été résolues, bien que Rochefort et D’Artagnan prévoient toujours de se battre en duel.
Humblement, D’Artagnan offre la position à chacun de ses trois amis à tour de rôle, car il croit qu’ils sont tous plus méritants que lui. Un par un, ils refusent tous, et disent à D’Artagnan qu’il devrait prendre la position. Il accepte à contrecoeur, craignant qu’il sera seul dans sa nouvelle vie. D’Artagnan devient un vaillant commandant et Athos sert sous ses ordres jusqu’à ce qu’il hérite de certains biens et prenne sa retraite. Porthos a pris sa retraite tôt et a épousé sa maîtresse (maintenant une veuve riche). Aramis entre dans la prêtrise. D’Artagnan et Rochefort finissent par être amis après s’être battus plusieurs fois, et Bonancieux n’apprend jamais ce qu’est devenue sa femme.
Analyse
Malgré ses tonalités héroïques et d’aventures, le roman de Dumas n’est pas un simple récit manichéen où les mauvais sont punis et les bons récompensés. Buckingham est un personnage galant, courageux et aimant qui représente un idéal de masculinité chevaleresque — mais il est tué d’une manière tout à fait inoffensive. Une partie de ce qui rend la mort de Buckingham tragique est qu’il ne rencontre pas sa mort sur un champ de bataille ou dans un duel. Il meurt à cause de manipulations, de malentendus et de contre-temps. Dumas crée un atmosphère pathétique et dramatique en mettant en scène les individus, qui pourraient fournir le contexte et empêcher la tragédie d'arriver, quelques secondes trop tard. Même dans ses derniers instants, Buckingham accorde aussi la priorité à sa bien-aimée, le montrant en tant que véritable héros romantique.
À ce stade, Milady semble innarêtable. Elle a réussi à manipuler et trahir Felton, et une fois de retour en France, elle croit qu’il sera facile de compter sur son alliance avec le cardinal et ses propres stratagèmes pour échapper aux conséquences de ses actions. La chute de Milady est finalement attribuable à une coïncidence, laissant entendre que le destin de sa nature maléfique et de sa longue histoire criminelle l’a finalement rattrapée. Parce qu’elle finit au même couvent que Constance, Milady risque maintenant d’être prise par les mousquetaires. Elle a toujours été très habile pour exercer un contrôle, mais elle vit aussi dans un monde où le destin et le hasard peuvent jouer un rôle important. Elle ne pouvait pas continuer à vagabonder sans craindre que sa chance s'épuise un jour et que la justice la rattrape, ni éviter de payer le prix de ses actions.
La rencontre entre Constance et Milady souligne comment les deux femmes fonctionnent comme deux opposés. Constance est douce, confiante, et pense toujours le meilleur des autres. Elle tombe facilement victime de Milady parce qu’elle est naïve. Milady, en revanche, est toujours à la recherche de moyens pour faire grandir son propre pouvoir et améliorer ses stratégies. Elle prévoit d’enlever Constance pour renforcer son pouvoir. Constance, contrairement à Milady, est sujette à des peurs et des faiblesses stéréotypées féminines. Lorsqu’elle se croit menacée par l’arrivée imminente des gardes du cardinal, elle devient incapable d’agir et se soumet passivement à son sort. La tuer n'accroitera pas les chances de Milady de s’enfuir, mais Milady agira tout de même ainsi avec pure malice et dépit, dans l’un des moments les plus choquants du roman. Le monde des mousquetaires est un monde violent, mais le meurtre d’une femme totalement innocente pour le simple plaisir de la destruction est un acte atroce.
La nature odieuse du crime final de Milady ouvre la voie à la confrontation finale. Maintenant, il est clair qu’elle est le mal incarné, rendant ainsi une nécessité morale pour les mousquetaires dela traquer afin de l’empêcher de nuire à nouveau avec violence. Le ton de la confrontation devient gothique et presque surnaturel dans ses nuances sombres et inquiétantes. Comme l’écrit David Coward, " Comme il procède à l'approche d'un point culminant, le récit génère une dimension shakespearienne où l’air se remplit d'un mal impénitent et de représailles impressionnantes ". Même s’ils croient en la justice de leurs actions, les mousquetaires sont encore frappés par l’horreur de planifier la mort d’une femme importante. L’insertion brutale du bourreau dans le récit assure qu’aucun des mousquetaires n’a besoin de se retrouver avec le sang d’une femme sur les mains ; ce type de meurtre dépasse le cadre de leurs confrontations militaires et de leurs tactiques méticuleuses. Parce que le bourreau traverse également le fleuve pour effectuer la décapitation, l’acte n’a pas lieu sur le sol français (le fleuve marque la frontière entre la France et la Belgique). La mort se produit dans un espace liminal et le corps de Milady est disposé comme si elle n’avait jamais existé. Cette disparition des registres et de son histoire est une punition particulièrement frappante dans un roman axé sur l’histoire de la narration ; comme Tom Reiss l’observe, " Se souvenir d’une personne est la chose la plus importante dans les romans d’Alexandre Dumas. Le pire péché qu’on puisse commettre, c’est d’oublier ".
Le rôle du méchant se déplace progressivement au cours du roman, de sorte que le cardinal est beaucoup moins un adversaire. Le fait qu’il soit lui-même effrayé par Milady montre également qu’il a la capacité d’avoir des limites sur ce qu’il est prêt à faire pour maintenir et augmenter en pouvoir. En un sens, Milady a été la source d’une vengeance qui aura glissé vers un jeu soit disant contrôlé dans un environnement chaotique et dangeureux. Une fois éliminée, le cardinal et Rochefort se révèlent alors non menaçants. Le respect du Cardinal pour D’Artagnan s’est progressivement accru au cours du roman, et il choisit avec audace de renverser leur histoire d’inimitié. Son offre d’une commission de lieutenant signale que D’Artagnan a finalement reçu l’approbation et le statut qu’il a toujours désiré. Ironiquement, ce geste d’acceptation ne vient d’aucun des hommes qui ont servi de mentors à D’Artagnan.
Cette promotion est perçue par les autres avec amertume. D’Artagnan est assez humble pour tenter d’offrir sa commission aux hommes plus âgés qui lui ont appris tout ce qu’il sait. Leurs refus montrent que la vie d’un mousquetaire, tout en étant exceptionnelle finit par être épuisante et insoutenable. Chacun d’eux, à sa façon, cherche à clore ce chapitre de leur vie et à passer à autre chose. D’Artagnan éprouve donc aussi un sentiment d'échec à la conclusion du roman. Il est passé avec succès d’un homme à un autre, il a gagné le respect de beaucoup de gens et il s’est montré vaillant et digne de confiance. Cependant, la camaraderie qui a rendu l’expérience si unique était temporaire, et bien qu’il puisse avancer et se lancer dans d’autres aventures, il devra en grande partie suivre ce chemin seul.