" face à cette grêle de coups ", chap I (comparaison)
Lorsqu’il présente l’histoire de Tréville et son ascension au pouvoir, Dumas utilise cette comparaison pour décrire le contexte politique instable de l’époque. Pour les lecteurs de Dumas, une partie de l’intérêt du roman réside dans la représentation d’une autre époque où la vie était à la fois plus dangereuse et plus séduisante. Cette comparaison montre à quel point la période dans laquelle se situe le roman diffère de l’époque contemporaine : sous le règne de Louis XIII, les conflits physiques et politiques se sont produits beaucoup plus régulièrement. En associant " coups " à la grêle (un phénomène naturel), Dumas implique qu’en ce temps là, les conflits (même violents) ont été traités comme une évidence et comme faisant partie de l’ordre naturel des choses. En mettant en relief la nature régulière et coutumière des conflits violents, Dumas crée un contexte dans lequel le comportement des mousquetaires fait beaucoup plus sens, et capte également l’attention de ses lecteurs, en les plongeant plus profondément dans l’histoire.
« Chaque fois que je vous vois, c’est un diamant de plus que je renferme dans l’écrin de mon cœur » chap XXII (métaphore)
Buckingham utilise cette métaphore lorsqu’il proclame son amour pour la reine Anne et explique à quel point leurs rencontres peu fréquentes comptent pour lui. Comme il est rare que les deux puissent réellement se voir, les rendez-vous sont très précieux et de grande valeur, ce qui explique pourquoi Buckingham les compare aux bijoux. Comme tout cela doit être tenu secret, il déploie également la métaphore pour décrire la garde des bijoux dans un écrin (une petite boîte utilisée pour garder des objets de valeur). Cet aspect de la métaphore annonce l’intrigue entourant Buckingham cachant les clous de diamant qu’il reçoit de la Reine dans un écrin. Il finira par filer la métaphore littérale d’un objet précieux, et dissimulé pour être gardé en sécurité.
" dans l’œil doux duquel on vit passer comme un éclair », chap II (métaphore)
Cette métaphore décrit l’expression sur le visage de Milady au moment où elle décide impulsivement d’empoisonner et de tuer Constance. Milady avait espéré emmener Constance avec elle, quand elle a fui le couvent pour éviter d’être capturée par D’Artagnan et ses alliés. Elle sait qu’elle aura beaucoup de pouvoir si elle tient Constance en otage, laquelle paralysée par la peur est incapable de partir. Si Milady ne peut se servir de Constance pour affirmer son propre pouvoir, elle préférerait la voir morte, car elle est déterminée à blesser D’Artagnan le plus possible. La métaphore de la foudre suggère la nature soudaine et spontanée de la décision sanguinaire de Milady, et préfigure également le danger qui menace Constance. La comparaison avec un phénomène naturel montre aussi combien Milady est foncièrement mauvaise : pour elle, l’idée de tuer un innocent est aussi naturelle et ordinaire qu’une tempête qui éclate dans le ciel.
« et il s’élança pour passer comme une flèche entre eux deux », chap IV (comparaison)
Cette comparaison est utilisée pour décrire D’Artagnan essayant de passer rapidement devant Porthos tout en poursuivant le mystérieux homme de Meung, qu’il vient d’apercevoir. Elle assimile D’Artagnan à une arme, soulignant son intention de capturer et potentiellement de nuire à son adversaire. Le parallèle montre que D’Artagnan est rapide, furtif, et bon combattant : il a le potentiel d’être aussi mortel qu’une flèche. D’autre part, la comparaison est aussi quelque peu ironique par le fait que D’Artagnan finit par s’emmêler dans la cape de Porthos. L’homme de Meung finit par s’échapper et évitera D’Artagnan bien d’autres fois dans de futures occasions. D’Artagnan peut ressembler à une flèche, mais c’est quand même une flèche qui rate sa cible.