Les Trois Mousquetaires

Les Trois Mousquetaires Citations et Analyse

Tous pour un, un pour tous !

D'Artagnan, chapitre IX

D’Artagnan prononce la phrase la plus célèbre du roman, citant la devise des mousquetaires. Il souhaite que Porthos, Athos et Aramis l’aident à enquêter sur l’enlèvement de Constance Bonancieux, même si les trois autres hommes ne sont pas sûrs de ce qui se passe. L’affirmation de D’Artagnan est surprenante et audacieuse, étant donné qu’il est beaucoup plus jeune que les autres hommes, qu’il ne les connaît que depuis peu de temps et qu’il n’a ni rang ni statut. Pourtant, les trois mousquetaires, connus par certains de leurs pairs comme " les inséparables ", se sont engagés à se soutenir et à s’entraider. Ils partagent l’argent, les ressources et le travail de garde lorsque c’est possible. Chacun s’est engagé pour une entraide inaliénable, de sorte que si l’un d’eux est en difficulté, ses amis seront là pour le soutenir. Cette loyauté farouche envers les autres devient de plus en plus importante à mesure que le roman se poursuit, puisque les mousquetaires seront entraînés dans des situations de plus en plus dangereuses. Afin de survivre, en particulier dans un monde d'apparence, ils doivent avoir une confiance totale dans la loyauté de l’autre.

Battez-vous à tout propos ; battez-vous d’autant plus que les duels sont défendus.

Monsier de Tréville, le père de D’Artagnan, chapitre I

En envoyant son fils à Paris pour entreprendre une carrière militaire, dans l’espoir de servir les mousquetaires de Monsier de Tréville, le père de D’Artagnan lui transmet quelques conseils. Il espère que son fils réussira grâce à son audace, courage et habileté avec son épée. D’autres jeunes hommes qui ont des connaissances mieux placés que D’Artagnan, seront en concurrence constante avec lui pour leur ascension sociale, prêts à se battre à toute occasion, ce qui permettra à D’Artagnan de montrer ses qualités de magnignement de son arme. La citation montre aussi que d’Artagnan a hérité de l'esprit téméraire et têtu de son père. Même si ce dernier sait que les duels sont illégaux (le roi Louis XIII les ayant interdit en 1617), il ne met pas en garde son fils de respecter la loi. Le père de D’Artagnan sait que prendre des risques et faire tout ce qui est nécessaire pour établir une réputation éminente servira mieux les ambitions de son fils.

La bravoure est toujours respectée, même dans un ennemi.

Le narrateur, chapitre V

D’Artagnan et les trois mousquetaires se battent contre plusieurs gardes du cardinal, y compris un combattant particulièrement courageux nommé Biscarrat. Bien qu’ils soient fiers après avoir gagné le combat, les mousquetaires sont capables d'apprécier que les gardes du Cardinal ont été de dignes adversaires. Cette citation introduit un thème qui revient tout au long du roman : qu’un adversaire digne mérite le respect. D’Artagnan et les mousquetaires ne manquent jamais de remarquer le courage et la compétence d'un homme rencontré au combat. Au cours du complot, le cardinal de Richelieu gagne à contrecoeur de plus en plus de respect pour D’Artagnan et ses amis, même s’ils travaillent contre ses intérêts. A la fin du roman, il fait la paix avec eux et donne une promotion à D’Artagnan. Dans le roman, le combat et l’intrigue sont un type de sport principalement traité comme un test objectif de compétence. Cette attitude contraste fortement avec Milady, qui est sournoise et fourbe, et opère à partir d’un lieu d’émotion.

L'invention de la souricière ne date pas de nos jours ; dès que les sociétés, en se formant, eurent inventé une police quelconque,
cette police, à son tour, inventa les souricières.

Le narrateur, chapitre X

Dumas établit un parallèle entre le monde historique du roman et le monde contemporain de ses lecteurs. La véritbla histoire issue des Trois Mousquetaires a eu lieu plus de 200 ans avant l’époque où il a été écrit, mais, comme de nombreux romanciers historiques, Dumas utilise son cadre contemporain pour s'engager dans une critique culturelle. À l’époque de la Révolution française, et au cours de la période qui a suivi, il y avait de nombreux débats au sujet du gouvernement et de l’autorité utilisant des formes d’espionnage et de surveillance pour surveiller la population française. Dans cette citation, Dumas commente comment des agents travaillant pour le Cardinal espionnent la maison Bonancieux afin d’en savoir plus sur les secrets dans lesquels Constance a été impliquée. Tout ceci, dans le cadre d’une tradition où le pouvoir est maintenu par le contrôle et la surveillance.

Il y a dans l’aisance une foule de soins et de caprices aristocratiques qui vont bien à la beauté. Un bas fin et blanc, une robe de soie, une guimpe de dentelle, un joli soulier au pied, un frais ruban sur la tête, ne font point jolie une femme laide, mais font belle une femme jolie, sans compter les mains qui gagnent à tout cela ; les mains, chez les femmes surtout, ont besoin de rester oisives pour rester belles.

Le narrateur, chapitre XI

Cette citation explique pourquoi D’Artagnan s’entiche rapidement de Constance, et montre le ton mondain et cynique du narrateur. D’une part, Constance est présentée comme une femme vertueuse et belle qui a des qualités attrayantes. D’autre part, le narrateur indique sans hésitation qu’en tant qu’épouse d’un homme riche, elle a accès à l’argent nécessaire pour améliorer son physique. Surtout pour un jeune homme comme D’Artagnan, encore peu familier avec la culture parisienne sophistiquée. il est attiré par elle par son élégance, son bon goût et ses manières raffinées. Le monde du roman est un endroit où l’argent et la position sociale sont des choses importantes à atteindre, et ils déterminent comment on est perçu par les autres.

D’Artagnan admira à quels fils fragiles et inconnus sont parfois suspendues les destinées d’un peuple et la vie des hommes.

Le narrateur, chapitre XXI

Une fois que Buckingham se rend compte qu’il doit gagner du temps pour que les ferrets en diamant puissent être créés en double, et que la réputation de la reine puisse être sauvée, il ordonne la mise en place d’un blocus naval. Cela signifie aussi que l’Angleterre sera officiellement en guerre avec la France. D’Artagnan s’étonne que même un homme aussi puissant que Buckingham puisse, par hasard, provoquer un conflit international pour servir ses propres intérêts. Buckingham n’est pas une mauvaise personne, mais il est tellement épris de la reine Anne qu’il voit la fin comme justifiant les moyens. Pour un jeune homme comme D’Artagnan, qui est également amoureux d’une femme mariée, ce type d’héroïsme romantique puissant est enivrant. D’Artagnan a suivi son cœur et ses pulsions avec insouciance jusqu’à présent (et il continuera de le faire), mais son autorité étant limitée la portée des conséquences de ses actions est petite. Pour un homme comme Buckingham, c'est le sort de milliers de soldats qui est entre ses mains, tout cela pour prouver son dévouement et protéger la femme qu’il aime.

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