Le récit reprend avec l’emprisonnement de Monsieur Bonacieux à la Bastille après son arrestation. Il est interrogé sur les circonstances de l’enlèvement de sa femme et raconte à ses accusateurs tout ce qu’il sait sur le sujet. Le lendemain il apprend que sa femme s’est réellement échappée, et qu’elle renonce à ses actions, essayant de gagner la faveur du cardinal et de ses hommes. Bonacieux est confus notamment lorsque ses geôliers amènent Athos dans la cellule, le présentant comme D’Artagnan. Il signale l’erreur aux gardiens de prison. Plus tard ce soir-là, Bonacieux est emmené dans la rue, et pense qu’il va être exécuté.
Cependant, Bonacieux est surpris, car il est conduit dans un bel appartement où il rencontre le cardinal de Richelieu en personne. Le cardinal accuse Bonacieux de conspirer contre lui mais il lui rétorque avec inquiétude toutes les informations qu’il possède : sa femme affirme que le cardinal aurait attiré le duc de Buckingham en France dans le cadre d’un complot contre la reine. Bonacieux ajoute qu’il ne sait pas où se trouve sa femme. Richelieu convoque un homme nommé Rochefort dans la salle et Bonacieux l’identifie comme l’homme qui a enlevé sa femme (et donc aussi l’homme de Meung). Cependant, lorsque le cardinal ordonne l’arrestation de Rochefort, Bonacieux reprend sa quête, et finit par obtenir de l’argent du cardinal après être renvoyé. Le cardinal est à présent assuré que Bonacieux lui est loyal, et pourra être utilisé pour espionner Mme Bonacieux.
Pendant ce temps, Richelieu a appris de son réseau d’espions la rencontre entre la reine et Buckingham. Ses espions l’informent que le coffret en bois de rose que la reine a donné au duc contient des clous en diamant. Pour que l’absence de ce coffret ne soit pas découverte, la reine dit qu’il a été envoyé chez l’orfèvre pour le faire réparer. Le cardinal envoie une lettre à l’une de ses associées, Milady de Londres, lui demandant de voler deux des clous de diamant au duc de Buckingham.
De retour parmi les mousquetaires, Tréville se rend au Louvre, à la recherche d’Athos. Cependant, il y trouve le roi en colère suite à une conversation avec le cardinal. Le roi est jaloux de sa femme et il déteste et se méfie de son amie, Mme de Chevreuse, qui a été exilée. Le cardinal explique au roi Louis que Mme Bonacieux agissait en tant que messagère pour les deux femmes, et qu’au moment où le cardinal allait l’arrêter, un mousquetaire est intervenu. Cependant, Tréville défend Athos et les autres mousquetaires, exigeant qu’il soit jugé équitablement ou relâché. Après une longue dispute, Tréville est enfin en mesure d’obtenir une libération pour Athos.
Cependant, le cardinal a d’autres projets en tête. Il raconte au roi que le duc de Buckingham est récemment venu en visite à Paris, mettant le roi Louis dans une jalouse enragée. Après que le cardinal a laissé entendre que la reine Anne a été vue en train d’écrire de nombreuses lettres, le roi devient obsédé par l’idée de voir de ses propres yeux ses papiers personnels. Le cardinal envoie le chancelier Seguier dans les chambres de la reine, où il l’embarrasse en fouillant jusqu’à ce qu’il trouve une lettre destinée d'elle à son frère, le roi d’Espagne. Dans la lettre, elle lui demande de déclarer la guerre à la France et de l’aider à se débarrasser du cardinal. Quand Seguier apporte la lettre au roi Louis, ce dernier est soulagé que sa femme soit en train de comploter plutôt que d’avoir une liaison amoureuse. Il propose de la punir, mais le cardinal suggère que le roi organise un grand bal à la place dans un effort pour se réconcilier avec sa femme. Sagement, le cardinal conseille au roi demander aussi à la reine Anne de porter ses diamants au bal.
Analyse
Dans cette partie, Monsieur Bonacieux et le roi Louis sont semblables en tant que maris déloyaux et volages. M. Bonacieux était d’abord préoccupé par la disparition de sa femme, mais dès lors qu’il se retrouve en danger, il ne se soucie que de lui-même. Bonacieux est prêt à renoncer à sa femme, et à renoncer à ses griefs contre l’homme qui l’a enlevée, tout cela pour sauver sa peau. En effet, le cardinal est un maître manipulateur, et un homme terrifiant, donc Bonacieux craint sincèrement pour sa vie. Cependant, contrairement au courage de D’Artagnan, des mousquetaires et de Buckingham, Bonacieux fait preuve d’un manque d’honneur et de courtoisie en consentant à sacrifier sa femme plutôt que lui-même. En général, la lâcheté et le manque d’intelligence stratégique de Bonacieux le rendent facilement sujet aux complots du cardinal.
Le roi Louis est plus rusé, mais même lui finit par être manipulé par le cardinal de Richelieu. Le roi se méfie aussi de sa femme, et exige une loyauté et un contrôle total sur ses relations. Le statut de la reine Anne en tant qu’étrangère (elle était princesse autrichienne avant son mariage) constitue une présence quelque peu menaçante à la cour royale, surtout avec les tensions politiques entre les membres de sa famille (la puissante dynastie des Habsbourg, qui contrôlait alors l’Autriche et l’Espagne) et la France. En tant qu’étrangère isolée dont les intérêts familiaux sont en opposition directe avec ceux de la couronne française, il est logique qu’Anne se méfie du cardinal, et se trouve attirée par Buckingham. Puisque le cardinal a une conscience fine de la psychologie du roi, il peut facilement le tromper et le manipuler. Même dans un monde où la force physique et l’habileté avec une épée peuvent donner beaucoup de pouvoir, l’information et la manipulation semblent toujours déterminer celui qui a le plus d’influence.
Alors que d’autres hommes se présentent comme de potentiels rivaux romantiques, le roi est aussi profondément menacé par des personnages féminins comme Madame Chevreuse et Madame Bonacieux. Dans le roman, la raison pour laquelle il se méfie de Mme de Chevreuse n’est pas tout à fait claire, il peut craindre qu’elle offre des facilités à la reine Anne pour se livrer à des manigances politiques, à des affaires extraconjugales, ou les deux. Dumas a basé ce personnage sur une figure historique, une noble française nommée Marie de Rohan, duchesse de Chevreuse. La duchesse de Chevreuse était en effet une amie proche de la reine Anne, et a été bannie de la cour après que la reine est tombée en jouant ce qui a déclenché une fausse couche. Bien que ce détail ne figure pas dans le roman de Dumas, une partie de la raison historique pour laquelle Louis XIII et Anne ont eu un mariage malheureux était dû au fait qu’elle n’a pas donné naissance à un enfant vivant alors qu’ils étaient mariés depuis plus de 20 ans. Une partie du devoir sacré d’Anne en tant que reine était de produire des héritiers mâles, et un prince héritier était important pour la sécurité politique du royaume, cet échec a créé une angoisse significative. Il a peut-être aussi rendu Louis plus vulnérable, et plus sensible aux ruses du cardinal.
L’idée que les femmes sont tout aussi capables de comploter et de garder des secrets que les hommes laisse présager d’importants développements futurs. Mme Bonacieux, la reine Anne et la mystérieuse Mme Chevreuse semblent toutes être des femmes décidées et qui ont agi pour faire ce qu’elles voulaient. Madame Bonacieux et Madame Chevreuse font preuve de la même loyauté envers leur maîtresse que les mousquetaires envers Tréville et le roi, mais dans le monde des femmes, c’est l’amour et non le pouvoir qui détermine les règles du jeu. Cependant, la dame de la reine en suspens, et l’agent du cardinal, Milady, sont également capables de participer à des contre-complots. La raison pour laquelle le Cardinal rusé enrôle Milady pour voler les clous de diamants de Buckingham est qu’elle est peu susceptible d’être perçue comme une menace. En tant que belle femme, elle sera en mesure de se rapprocher physiquement du duc d’une manière qui serait beaucoup plus difficile pour un homme. Le goût du duc de Buckingham pour les belles femmes a favorisé ce piège en premier lieu, le cardinal continue à exploiter cette faiblesse et aussi à comploter pour dénoncer et faire honte à la fois à Buckingham et la reine.