Les Trois Mousquetaires

Les Trois Mousquetaires Résumé et Analyse

D’Artagnan rentre chez lui quelques heures après le bal et trouve une note lui indiquant une adresse à laquelle se rendre cette nuit-là, à Saint-Cloud (près de Paris). Il suppose que cela provient de Mme Bonacieux et en est ravi, malgré la suspicion de son serviteur Planchet. D’Artagnan compte passer la journée à faire des emplettes avant son rendez-vous ; en quittant la maison, il croise Bonacieux et mentionne négligemment qu’il vient de rentrer de voyage. D’Artagnan va ensuite à la rencontre de Tréville, qui tente de le mettre en garde. Le cardinal est en colère et déterminé à découvrir qui a déjoué son plan ; Tréville suggère à D’Artagnan de vendre la bague qu’il a reçue de la reine pour éviter d’attirer l’attention sur lui. Tréville pense aussi que D’Artagnan devrait essayer d’enquêter avec Athos, Porthos, et Aramis, dont aucun n’est encore retourné à Paris. D’Artagnan promet de le faire le lendemain, mais rien ne peut le dissuader de sa rencontre prévue ce soir-là.

D’Artagnan et Planchet se rendent ensemble à Saint Cloud, et D’Artagnan laisse son serviteur à l’écart, promettant de le retrouver le matin. D’Artagnan attend plus d’une heure à l’endroit désigné avant de s’alarmer. Il monte dans la bâtisse par une fenêtre et trouve une scène chaotique, suggérant que quelqu’un a été violemment enlevé. D’Artagnan demande à plusieurs personnes des environs et reconstitue l’histoire : Constance Bonacieux l’attendait là, quand trois hommes sont entrés par la fenêtre, l’ont enlevée, et l’ont emmenée en voiture. Après avoir retrouvé Planchet, D’Artagnan se précipite chez Tréville et lui raconte tout. Celui-ci recommande à D’Artagnan de quitter Paris pour éviter le danger.

De retour à son logis, D’Artagnan rencontre Bonacieux et se doute que l’homme a été impliqué dans l’enlèvement de sa propre femme. Cependant, D’Artagnan est distrait parce que son serviteur Planchet rapporte que les agents du cardinal se sont renseignés sur lui. Planchet leur fait gagner du temps en mentant et en disant que son maître est parti en Champagne (une région de France). D’Artagnan et Planchet vont retrouver les autres mousquetaires, dont ils se séparèrent lors du voyage en Angleterre. D’abord, ils se rendent à l’auberge de Chantilly où Porthos avait été blessé dans le duel qui lui a coûté une somme importante pour se rétablir. Comme il est encore en convalescence, D’Artagnan et Planchet se dirigent vers Crèvecœur, où ils ont quitté Aramis après qu’il a été blessé.

Aramis s’est consacré à l’étude de la théologie et veut retourner à l’église, qui était sa vocation d’origine avant qu’il ne devienne mousquetaire. Cependant, D’Artagnan a une lettre pour lui (les lecteurs ne savent pas de qui vient la lettre, mais il est sous-entendu qu’une femme l’a écrite). Aramis devient beaucoup plus heureux après avoir lu la lettre, et désire ardemment retourner à sa vie de mousquetaire. Comme il n’est pas complètement guéri, D’Artagnan et Planchet continuent sans lui. Ils arrivent à Amiens, où ils apprennent qu’Athos s’est barricadé dans la cave avec son serviteur Grimaud après avoir gagné le combat quand il a été accusé de falsification. D’Artagnan convainc Athos de sortir, et ce soir-là, alors que les deux hommes boivent ensemble, Athos raconte qu’il s’était marié et avait tué sa femme après avoir appris qu’elle était une voleuse. Le lendemain matin, D’Artagnan se réveille et découvre qu’Athos a joué avec des Anglais qui séjournent aussi à l’auberge et ont perdu leurs chevaux. Ils rentrent progressivement à Paris, reprenant Porthos et Aramis en chemin. Les quatre arrivent sans le sou à cause de leurs mésaventures. Cela est particulièrement problématique parce qu’il est prévu qu’ils se présentent pour une corvée militaire dans environ deux semaines et qu’ils ont besoin d’argent pour payer l’équipement et autres besoins de service.

Analyse

À ce stade du roman, D’Artagnan rencontre beaucoup de succès. Il a courageusement accompli une mission difficile, et sauvé la reine de l’embarras. Il semble logique pour lui et les lecteurs que ce soit le moment idéal pour consommer sa relation avec Constance Bonacieux. Elle est probablement reconnaissante de son succès pour la mission, et il a donc maintenant gagné le droit d’être son amant. Cependant, l’impulsivité et le désir de D’Artagnan le rendent également aveugle au danger potentiel dans lequel il se trouve. Il n’a pas encore réalisé de combien de prudence il doit faire montre dans sa nouvelle vie. De telles conditions nécessaires au secret de sa rencontre avec Constance signifient également qu’il va être dans une situation périlleuse.

D’Artagnan apprend aussi la ruse et la stratégie : plutôt que d’agir imprudemment quand il apprend que Constance a été enlevée, il suit les conseils de Tréville et se concentre d’abord sur sa propre protection. Alors que D’Artagnan chemine pour retrouver les trois mousquetaires, les lecteurs entraperçoivent une représentation plus complexe et vulnérable de ces personnages. Porthos existe principalement pour procurer un soulagement comique et manque de la complexité des autres. Aramis se présente comme un homme profondément pieux qui préférerait une vie de dévotion plutôt que de servir comme mousquetaire. Cependant, comme l’épisode avec la lettre l’indique assez clairement, il y a une femme quelque part pour laquelle Aramis a un intérêt direct. Son dévouement à son égard l’emporte sur son penchant initial à changer son style de vie, et suggère qu’il est peut-être un rêveur romantique comme Buckingham et D’Artagnan.

Athos semble aussi avoir une histoire romantique secrète qui ne fait surface que maintenant. Quand il révèle certains des sombres détails de son passé à D’Artagnan, il montre qu’il fait confiance au jeune homme. Cela implique aussi qu’il voit D’Artagnan comme une figure d’égal à égal, plutôt que junior. L’implication du passé tragique d’Athos tend à expliquer pourquoi il est mélancolique et s’isole souvent. Dans le même temps, le comportement d’Athos dans l’histoire révèle son arrogance, ses valeurs et un type différent de violence que les combats rituels à l’épée. Ce fut une grave trahison pour la femme d’Athos de cacher son identité et son passé criminel, mais pour la plupart des lecteurs modernes, il est choquant qu’Athos se soit senti légitime à la tuer lui-même sans aucune procédure régulière ou justice formelle. Il n’est pas certifié que le crime de vol soit passible de peine de mort, donc Athos peut avoir exigé une peine plus sévère que ce qui aurait été possible dans un vrai procès. L’explication d’Athos préfigure le sort ultérieur de Milady ; elle a peut-être échappé la première fois à un homme qui a essayé de faire respecter sa justice propre, mais elle n’échappera pas une seconde fois. Cette histoire montre aussi le côté sombre des amours passionnées représentées dans le roman. Alors que des hommes comme D’Artagnan et Buckingham adorent et idéalisent leurs maîtresses, l’histoire d’Athos révèle comment un homme peut se déchaîner si l’image de sa bien-aimée ne correspond pas à la réalité.

Cet écart entre la réalité et l’idéalisation se reflète également dans la situation financière difficile des mousquetaires. Ils manquent de prévoyance et d’organisation, ce qui implique qu’ils se trouvent souvent dans des situations précaires. Leur retour à Paris est un renversement ironique de la situation lorsque D’Artagnan y est arrivé. A cette époque, ils semblaient presque des hommes surhumains, qui étaient doux, courageux, chevaleresques et séduisants. À ce stade, ils traînent de tristes passés, des rêves brisés et un manque d’argent pour remplir les obligations de base exigées par leur profession.