Milady est maintenant furieuse contre de Wardes, croyant qu’il a joué avec ses sentiments. Elle demande à D’Artagnan de le tuer pour venger son honneur. D’Artagnan accepte, toujours influencé par son attirance pour elle. Le couple fait l’amour, ensuite D’Artagnan tente de gagner du temps sur le projet de tuer de Wardes. Ne sachant pas quoi faire de plus, D’Artagnan avoue qu’il l’avait trompée la semaine précédente, en se faisant passer pour de Wardes depuis le début. Milady explose de colère et tente de le poignarder ; dans la lutte, d’Artagnan entrevoit un tatouage de fleurs de lys sur son épaule. Cette marque est utilisée pour identifier les criminels et les prostituées ; quand Athos avait raconté avoir découvert que sa femme était une voleuse, c’était la même marque qui l’avait identifiée. Kitty aide D’Artagnan à fuir la maison.
D’Artagnan se rend chez Athos et raconte à son ami tout ce qui s’est passé. Ils acceptent de vendre la bague donnée par Milady à D’Artagnan pour couvrir les frais, et partent pour la guerre le plus rapidement possible. Kitty rattrape D’Artagnan et lui demande de l’aider à trouver un nouveau foyer où travailler. D’Artagnan demande de l’aide à Aramis, et envoie Kitty à Tours. Avant de quitter Paris, D’Artagnan reçoit deux billets. Le premier vient d’une femme anonyme, lui demandant d’observer une voiture à un moment précis, mais de ne pas intervenir en aucune façon. Le second l’invite à rencontrer le Cardinal. D’Artagnan se rend à l’endroit désigné, et voit Constance Bonacieux emmenée dans une voiture. Plus tard, accompagné d’un groupe de mousquetaires, D’Artagnan se rend à la rencontre du cardinal de Richelieu.
Le Cardinal dit qu’il sait tout ce que D’Artagnan a fait. Il lui offre une place parmi ses gardes, mais D’Artagnan refuse. Le Cardinal le prévient qu’il renoncera à toute protection par ce refus. Alors que le groupe part à la guerre, D’Artagnan voit Milady le signaler à deux hommes qui servent également dans la même compagnie que lui. Une fois stationné à La Rochelle, D’Artagnan subit l’assaut de ces deux-là. L’un d’eux avoue avoir été engagé par Milady. D’Artagnan saisit également une lettre des assaillants dans laquelle Milady les réprimande de ne pas assurer la protection d’une certaine femme. D’Artagnan est en mesure de comprendre que la reine a pu découvrir l’endroit où Milady retenait Constance Bonacieux et l’a tient à l’écart. La nuit où il vit Constance dans la voiture, elle lui fit signe qu’elle était émue. Il croit qu’elle est maintenant dans un couvent, et prie Aramis d’insister auprès de sa maîtresse pour savoir lequel.
La nuit suivante, D’Artagnan manque de boire du vin empoisonné. Lui et les autres mousquetaires concluent qu’il s’agissait d’une autre tentative d’assassinat par Milady.
Malgré son geste osé de tromper Milady, D’Artagnan se retrouve rapidement dépassé. Il n’aurait jamais imaginé qu’elle chercherait la mort du comte de Wardes : Milady riposte d’une façon obéissant aux stéréotypes masculins en exigeant vengeance et sang pour son honneur compromis. Elle ne peut pas attaquer le comte elle-même, mais elle peut utiliser D’Artagnan pour réaliser cette besogne. Sa demande de vengeance fait écho au fait que Constance Bonacieux lui avait confié la mission d’avertir Buckingham et de protéger la reine. La nature spécifique de leurs requêtes reflète la différence de caractère entre les deux femmes. Constance était attirée par la protection des autres femmes et le soutien de l’amour véritable. Milady est rendue furieuse par ses rivales, et dès que qu’une d’entre elles la blesse, tout son amour se transforme en haine.
Néanmoins, malgré la rage et la brutalité que d’Artagnan découvre à présent en Milady, il est toujours attiré par elle. Il feint d’accepter la mission d’assassiner de Wardes parce qu’il sait qu’il est susceptible d’être récompensé par un rapprochement intime avec Milady.
D’Artagnan n’a jamais été gratifié pour l’accomplissement de sa mission au nom de Constance, de sorte qu’il est encore plus désireux de s’engager une deuxième fois. D’Artagnan continue aussi à croire naïvement qu’il peut exercer une certaine forme de contrôle sur Milady. Repentant après que les deux aient fait l’amour, il choisit simplement d’avouer ce qu’il a fait. Il semble encore espérer qu’elle lui pardonnera tout simplement, et ce vœu pieux révèle que D’Artagnan ne sait pas à qui il a affaire.
Milady réagit à la trahison de D’Artagnan avec la même rage vengeresse qu’elle avait d’abord dirigée sur de Wardes. Cette fureur s’accroit lorsque D’Artagnan aperçoit sa marque secrète honteuse. L’identité et la sécurité de Milady reposent sur la capacité de mapitriser ce que les autres savent d’elle. Elle peut habilement manipuler son image publique, et utiliser son charme, sa beauté et ses manières pour cacher ses secrets. Cependant, son corps la trahit parce qu’il est marqué de façon indélébile par son passé. Paradoxalement, son corps lui donne le pouvoir de manipuler les hommes, mais la rend aussi vulnérable. Si quelqu’un en voit trop, son vrai moi sera révélé. Cette configuration fait écho à l’idée mythique de la femme monstrueuse, telle la figure de Mélusine. Dans cette histoire, une femme aurait une sorte de marque révélatrice prouvant sa vraie nature, et occasionnerait souvent de grandes souffrances pour la cacher. Quand D’Artagnan aperçoit la marque de Milady, il a aussi la chance de bien comprendre sa nature maléfique. En raison de ces trahisons et de la position vulnérable dans laquelle elle se trouve maintenant, Milady ne trouvera la paix que lorsque D’Artagnan sera mort.
Alors que son nouvel ennemi le plonge dans une position précaire, les biens de D’Artagnan continuent par ailleurs à prospérer. Constance Bonacieux semble dans une situation moins fragile, bien qu’il soit ironique que D’Artagnan n’ait assuré sa sécurité qu’en l’ayant trahie en tombant amoureux d’une autre femme. Plus important encore, le Cardinal lui-même s’intéresse maintenant à la bravoure et à l’habileté de D’Artagnan. La loyauté de D’Artagnan envers les hommes semble être plus importante que sa loyauté envers les femmes, car il refuse fermement de reconsidérer ce point. Cette conversation affirme le caractère de D’Artagnan, mais introduit une nouvelle complexité dans la figure du cardinal. Comme l’écrit Richard Pevear, le Cardinal "est un homme politique, c’est-à-dire un caractère relatif, mixte, capable de cruauté froide, mais aussi, quand cela lui convient, de générosité et d’appréciation juste des mérites" (p. 6). Cette révélation qu’il peut être juste et respectueux montre que le rôle du méchant dans le récit est en train de changer : le Cardinal se révèle de plus en plus humain, tout comme Milady se révèle de plus en plus diabolique.