Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous ; voilà ce que je crois.
Kafka considère l'écriture comme une nécessité profondément intime. Il s'agit pour lui d'une " activité atroce ", qui implique " une ouverture totale du corps et de l'âme ".
Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ?
Pour Kafka, on doit écrire comme si l'on se trouvait dans un tunnel sombre, sans savoir encore comment les personnages vont se développer ultérieurement.
Il y a quelque chose qui vient de tomber.
Cette phrase marque le premier moment dans la métamorphose de Gregor en une chose qui n'est plus humaine.
Je parle ici au nom de vos parents et de votre directeur et je vous prie très sérieusement de nous donner à l'instant même une explication claire.
Le fondé de pouvoir exige de Gregor quelque chose que ce dernier ne peut pas donner. malgré toute sa bonne volonté, Gregor ne peut plus parler de façon compréhensible. La réalité lui échappe.
Au mur d'en face était accrochée une photographie de Gregor, du temps de son service militaire; elle le représentait en sous-lieutenant, la main sur son épée, souriant d'un air insouciant, semblant exiger le respect pour son maintien et pour son uniforme.
Cette image est celle d'un temps où Gregor avait encore une apparence humaine et sa place dans la société avec tout le respect qu'il se doit.
À peine cela se fut-il produit qu'il ressentit pour la première fois dans cette matinée une impression de bien-être physique; ses pattes reposaient sur un sol solide; elles lui obéissaient à merveille, comme il le remarqua avec plaisir, et ne demandaient même qu'à l'emmener où il voulait; et il se prenait déjà à croire que la fin de ses maux était proche.
Gregor était couché sur le dos et voyait donc le monde à l'envers. En réussissant à se retourner, il ressent un sentiment de bien être dû simplement au fait qu'il est dans une position qui est confortable pour sa nouvelle apparence physique. il associe ce confort physique, ce monde à l'endroit avec l'espoir que tout s'arrange.
La lueur des réverbères électriques se déposaient faiblement sur le plafond et sur la partie supérieure des meubles, mais en bas, là où était Gregor, tout était plongé dans l'ombre.
Cette description met en avant le fait que, par sa nouvelle condition, Gregor est condamné à vitre dans l'obscurité, loin des yeux de la société.
Gregor ne put jamais savoir grâce à quels prétextes on s'était débarrassé, le premier matin, du médecin et du serrurier; en effet, comme on ne le comprenait pas, personne, même pas sa soeur, ne pensait qu'il était capable de comprendre les autres.
Personne ne comprend ce que dit Gregor puisque tout ce qu'il essaye de formuler est inintelligible à l'oreille humaine. Lui, en revanche, est toujours aussi lucide. Il comprend ce qui se dit et réussit à reconstituer des informations grâce à ce qu'il perçoit du fond de sa chambre.
Et, malgré l'état où il se trouvait, il n'éprouva aucune vergogne à avancer d'un pas sur le plancher immaculé de la salle de séjour.
Gregor a maintenant conscience qu'au delà de son apparence, il est lui-même devenu immonde et n'est plus en adéquation avec le monde humain.
Je ne veux pas, devant cette horrible bête, prononcer le nom de mon frère et je me contente de dire : il faut nous débarrasser de ça.
Gregor est désormais réduit à un état insignifiant aux yeux de sa soeur.
Les métaphores sont l'une des choses qui me font désespérer de la littérature.
Dans ses écrits, Kafka refuse de recourir à la métaphore. Au contraire, il choisit délibéremment de prendre la métaphore au mot. Ainsi, dans La Métamorphose, Gregor Samsa n'est pas un humain qui soudainement se met à imiter un insecte: Il devient cet insecte, au sens littéral. La métamorphose de Gregor n’est pas une métaphore, mais une réalité. Dès lors, tout doit être compris à la lettre, tout doit être lu dans sa littéralité.