Ce récit a été écrit entre le 17 novembre et le 7 décembre 1912. C’est, pour Kafka, une période difficile où se conjuguent les soucis financiers et professionnels qui empêchent l’écrivain de quitter le logement de ses parents. Kafka rêve à une vie de couple et de famille avec Felice Bauer qu’il vient de rencontrer tout en se projetant dans la vie de solitude des écrivains. Son questionnement et sa situation le poussent à envisager le suicide comme seule issue, au grand effroi de son ami Max Brod.
La Métamorphose sera publiée en octobre 1915 puis rééditée en 1918 assurant à Kafka une certaine notoriété qui dépassera les frontières de la Tchécoslovaquie. L’œuvre arrivera traduite en France en 1928, quatre ans après la mort de l’écrivain.
Ce court roman est un ouvrage majeur de l’œuvre de Kafka. Il s’agit d’un de ses récits les plus célèbres avec Le Procès. On y retrouve les questionnements de la société du début du XXe siècle autour de la vie, des rapports humains et des relations qui les animent, la place de l’individu dans le monde. Kafka, comme beaucoup d’autres de ses contemporains, envisage la vie comme un mystère, un labyrinthe effrayant dont on ne connaît pas l’issue.
Dans ses écrits, Kafka étudie la psychologie de ses personnages face à des situations extraordinaires dont ils ignorent les tenants et aboutissants, des conséquences de ces situations absurdes sur leur vie et leur entourage. L’atmosphère particulière des romans et nouvelles de Kafka a donné naissance à l’adjectif, « kafkaïen » qui renvoie à quelque chose d’absurde et d’illogique, de confus et d’incompréhensible. À ce titre, La Métamorphose est un récit qui s'inscrit parfaitement dans cette lignée. L'auteur y présente une critique sociale, aux multiples lectures sociologiques, métaphysiques ou psychanalytiques. Sous couvert d'un récit absurde, l'écrivain aborde des thématiques économiques et sociétales sur le déclassement, la dépendance, la solidarité familiale, la solitude et la mort.
La Métamorphose a été traduite à plusieurs reprises:
- Par Alexandre Vialatte, 1928 - Gallimard, Pléiade et Folio (ancienne édition).
- Par Bernard Lortholary, 1983 - GF Flammarion.
- Par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent, 1088 - Le livre de poche.
- Claude David, 1989 - Gallimard Bilingue et Folio Classique (édition de référence pour la présente étude).
On note donc quelques différences de texte selon les éditions.