Voyage au centre de la terre

Voyage au centre de la terre Résumé et Analyse

Chapitre 9

Leurs lettres de recommandation et leurs bagages bien rangés, Hans et Lidenbrock embarquent sur le voilier Valkyrie. Ils prévoient de passer dix jours sur ce bateau qui leur fera dépasser l’Écosse en direction de l'Islande. Au fur et à mesure que la goélette s'approche du cap Portland, la mer devient de plus en plus agitée. Finalement, le navire réussit à jeter l’ancre et les deux hommes débarquent sains et saufs.

Lidenbrock voit Sneffels et pousse un cri de joie. Le Gouverneur de l’île, le baron Trampe, les accueille, en compagnie du maire, M. Finson, et du professeur de science de l’école de Reykjavik, M. Fridriksson. Il est prévu que ce dernier héberge les voyageurs. Axel réalise que Fridriksson est la seule personne avec qui il peut communiquer, car il est le seul à parler le latin.

Par la suite, Lidenbrock décide de visiter la bibliothèque tandis qu'Axel opte pour une promenade dans la ville, qu'il trouve monotone et déprimante. Il y a une petite église protestante, mais aucun arbre ni végétation ne poussent là. Les maisons sont modestes, et Axel croise peu de résidents, qu'il qualifie de “ pauvres exilés relégués sur cette terre de glace ”. Les hommes ne sourient pas et les femmes semblent tristes et résignées.

Chapitre 10

Axel et son oncle dînent chez leur hôte et prennent soin de ne rien révéler de leurs véritables projets. M. Fridriksson leur explique qu'il y a une vaste bibliothèque dans la ville, mais que les livres sont en réalité dispersés parmi les habitants car tout le monde veut les lire et les échanger. L'amour de l'apprentissage est profondément ancré dans le cœur des Islandais. Il demande ensuite à Lidenbrock s'il souhaite consulter un livre en particulier.

Lidenbrock finit par demander si la bibliothèque possède des ouvrages d’Arne Saknussemm. Fridriksson est ravi et semble admirer cet auteur, mais il concède qu’aucun de ses livres n’est plus disponible. En effet, Saknussemm a été persécuté pour hérésie, et ses ouvrages ont été brûlés à Copenhague en 1573. Cette nouvelle remplit Lidenbrock de joie, ce qui suscite la curiosité de son hôte qui lui demande s'il détient un secret. Lidenbrock répond par la négative et la conversation bifurque vers la minéralogie. Fridriksson propose innocemment une visite du Snaefells, cet impressionnant volcan éteint. Étant donné que la conversation se déroule en latin, Axel comprend tout et passe un bon moment. Fridriksson explique aux visiteurs qu'ils devront atteindre la montagne par la terre car aucun petit bateau n'est actuellement disponible. Il propose aussi de leur fournir un guide.

Chapitre 11

Le lendemain matin, Axel découvre son oncle en pleine conversation avec Hans, leur guide. Hans est un homme de grande taille, imposant, intelligent et flegmatique, mais aussi un chasseur d'eider émérite. Il s’est tout de suite bien entendu avec Lidenbrock. Hans accepte d'accompagner les deux voyageurs à Stapi, le village situé au pied de la montagne. Le voyage durera sept à huit jours, soit bien plus longtemps que ce que Lidenbrock et Axel avaient initialement prévu.

Axel présente les objets qu’il a prévu d’emmener avec lui : un thermomètre, dont il doute qu’il puisse résister à des températures extrêmes, un manomètre, pour mesurer la pression atmosphérique, un chronomètre, un compas, deux boussoles, une lunette de nuit, deux appareils de Ruhmkorff, deux fusils, deux revolvers, de la nourriture, du gin, un kit de premiers secours, du tabac, de l’argent, et des vêtements. Ils n’emportent pas d’eau car ils ont prévu de boire dans les ruisseaux.

Avant leur départ, les hommes dînent en compagnie du baron Trampe, du maire et d'un médecin renommé. Lidenbrock reçoit une carte et un plan de l'Islande pour l'aider dans ses recherches en minéralogie. Le lendemain matin, Axel se réveille à cinq heures. Les chevaux se dressent et hennissent tandis que Hans s'occupe des bagages. Tout le monde se dit au revoir.

Chapitre 12

La météo est parfaite, et Axel commence enfin à être excité par ce voyage. Il ne croit pas qu'ils iront jusqu'au centre de la Terre, mais cette première étape de l'expédition s'annonce fascinante. Hans guide les voyageurs le long du rivage, où des pics montagneux se dressent au-dessus des nuages. Lidenbrock vante les mérites de son cheval islandais, le trouvant courageux et fiable.
La campagne semble déserte, et seules quelques cabanes rudimentaires sont éparpillées ça et là. Cela amuse beaucoup Axel, car cette région est censée être l’une des plus peuplées du pays.
Finalement, les trois hommes parviennent à un petit village appelé Ejulberg, où ils s’arrêtent pour se reposer. Ils doivent ensuite traverser un fjord large d'un kilomètre, mais le cheval de Lidenbrock refuse d’entrer dans l’eau et le désarçonne. Heureusement, il y a un bac, qui leur permet de traverser le fjord avec leurs chevaux et leurs bagages en une heure. Ils atteignent ensuite le village de Garoar.

Chapitre 13

Le soleil islandais ne se couche jamais et Axel remarque que les nuits sont baignées de lumière. Les trois hommes passent la soirée dans la maison d'un paysan et profitent de la compagnie agréable de l'homme, de sa femme et de leurs dix-neuf enfants. La nourriture paraît étrange à Axel, mais il a si faim qu'il mange tout.

Les trois hommes se mettent bientôt en route pour leur prochaine étape. Le paysage devient de plus en plus marécageux et hostile et les montagnes s'étendent à perte de vue. La tristesse du paysage s’accroît lorsque les voyageurs aperçoivent un lépreux errant dans la campagne. Axel se sent profondément mélancolique.

Cette nuit-là, Lidenbrock et les autres se reposent dans un chalet abandonné et glacial. Le lendemain, les paysages restent les mêmes mais de la vapeur provenant de sources chaudes s’élève parfois du sol. Ils arrivent dans un village en bord de mer où ils passent une journée avant de reprendre leur périple.

Chapitre 14

Le groupe atteint Stapi, un village composé d’un modeste presbytère et d’une colonie, Axel remarque que le paysage a changé et est désormais fait de basalte, une roche magmatique qui prend des formes géométriques évoquant une œuvre intentionnellement sculptée par la main de l'homme. La roche s’épanouit en forme de pyramides, de cônes et de lignes. Axel avait déjà entendu parler de constructions basaltiques célèbres, mais il n'avait jamais eu l'occasion de les voir de ses propres yeux. Certaines parties du basalte se sont effondrées et ressemblent désormais à des ruines de l’Antiquité.

À Stapi, Axel et les autres membres du groupe logent chez le recteur, un homme aussi rustique que les villageois qu’il est censé servir. Cet homme, qui n'est pas un érudit mais un prêtre paysan, ne plaît pas beaucoup à Lidenbrock. Les chevaux sont remplacés et Lidenbrock informe Hans que le groupe compte aller le plus loin possible dans le volcan. Hans acquiesce silencieusement.

Les nerfs d'Axel sont mis à rude épreuve. Il fait beaucoup de cauchemars et ressent une appréhension qu'il peine à supporter. Il fait part de ses inquiétudes à son oncle. Celui-ci lui répond simplement qu'il a bien réfléchi aux dangers que comporte leur expédition, et notamment à la possibilité d'une éruption du Snaefells. Cependant, il a écarté cette possibilité après avoir parlé avec les villageois et fait des recherches. Axel réalise que ces arguments l’ont convaincu et retourne se coucher.

Au moment du départ des voyageurs, le recteur et son épouse leur demandent de payer une somme considérable en contrepartie de leur hospitalité.

Chapitre 15

Du haut de ses 5 000 pieds de haut, le Sneffels se dresse majestueusement. Il ressemble à un géant coiffé d’un bonnet de neige. Le long du fjord de Stapi, le sol se transforme en une surface fibreuse et herbacée. Axel observe avec attention " les curiosités minéralogiques étalées dans ce vaste cabinet d’histoire naturelle ". Il explique aussi au lecteur que l'île a émergé relativement récemment de la mer en raison des mouvements des plaques tectoniques. La pression énorme que l’île a subi a propulsé le cratère vers les hauteurs. Excité, Axel en conclut que l'intérieur doit être incandescent. Hans progresse prudemment tout en traçant un chemin de retour pour les aventuriers. Ils s'approchent de la montagne, mais celle-ci semble se jouer d'eux, s'éloignant toujours plus. Les pentes abruptes et rocheuses ne découragent pas les explorateurs qui finissent par distinguer une sorte d'escalier sur le flanc. Axel est touché par la sollicitude de son oncle à son égard.

Vers sept heures du soir, Lidenbrock et les autres explorateurs atteignent la zone enneigée. Le froid et le vent se font sentir, et Axel est épuisé. Hans annonce qu'ils doivent absolument continuer à avancer car ils se trouvent sur la trajectoire d'un " mistour ", une puissante trombe d'eau. Ils fuient aussi rapidement que possible, bénissant Hans pour ses conseils qui leur ont sauvé la vie. Les hommes atteignent enfin le sommet vers onze heures du soir.

Chapitre 16

Axel dort étonnamment bien et se réveille sous un soleil éclatant mais glacial. Il se trouve au sommet sud des deux pics du Sneffels et contemple les glaciers, les rivières et les innombrables sommets enveloppés de fumée en contrebas. Il se sent " enivré de la volupté des hauteurs “ et laisse son esprit vagabonder entre sylphes et elfes. Lidenbrock annonce qu'il est temps de se diriger vers le cratère, un cône inversé d'environ un kilomètre de diamètre et deux mille pieds de profondeur. Les pentes sont douces, rendant la descente relativement aisée. Axel est anxieux, mais il n'est plus question de faire demi-tour.

Certaines parties du cône sont recouvertes de glaciers, obligeant parfois les hommes à s'attacher les uns aux autres. Ils atteignent enfin le fond et Axel lève les yeux pour observer l'ouverture qui se rétrécit. Trois évents se trouvent au bas du cône, où la vapeur et la lave ont jadis jailli. Lidenbrock les inspecte avec une joie débordante. Soudain, Lidenbrock appelle joyeusement Axel, qui le rejoint et aperçoit la marque d'Arne Saknussemm sur un rocher.

Hans décide alors de faire une sieste, tandis que Lidenbrock fait les cent pas et qu'Axel se perd dans ses pensées. Le lendemain matin, l'aube se lève dans un ciel nuageux, mais ils en prennent à peine conscience, car ils sont plongés dans une cavité souterraine. Trois chemins s’offrent à eux. Axel pense que Saknussemm n'en a suivi qu’un seul. Il suppose que le bon chemin sera indiqué par l'ombre de Scartaris se projetant sur le bord pendant les derniers jours de juin, comme un cadran solaire. Malheureusement, le ciel est couvert et on ne peut pas voir d’ombre. Ils attendent anxieusement pendant plusieurs jours. Enfin, le soleil illumine la voie du milieu.

Analyse

Au fil de ces chapitres, Lidenbrock et Axel passent du temps en Islande et se préparent pour leur expédition. Ils entament finalement leur périple jusqu'au Sneffels. À Copenhague, Lidenbrock se délecte de l'ironie de ne laisser personne deviner ses intentions, tandis qu'Axel s'efforce de se préparer mentalement à ce périple. Verne décrit de manière les paysages arides et sombres de la campagne islandaise, préfigurant ainsi le chemin solitaire et parfois périlleux qui mènera les voyageurs vers le centre de la Terre. La présence du lépreux errant, du recteur désagréable et de la cabane abandonnée ajoute une touche étrange et surréaliste à leur voyage.

Un autre personnage entre en scène : le flegmatique et silencieux Hans, qui contrebalance l'exubérance de Lidenbrock. Hans est un personnage loyal et incroyablement utile, qui sauve la vie des deux hommes à plusieurs reprises. Sa bravoure, associée à son intelligence et à son intuition, en fait peut-être la personne la plus indispensable de ce voyage. Il est évident que Lidenbrock et Axel auraient péri tôt ou tard sans son aide.

Les amateurs de Shakespeare seront ravis d'entendre Axel faire référence à Hamlet : " Dans la disposition nerveuse où je me trouvais, je m’attendais à voir l’ombre d’Hamlet errant sur la terrasse légendaire " (chapitre 9) . Dans son commentaire du roman, William Butcher explique : " Même Hamlet semble être une source d'inspiration pour Verne, avec le thème de la folie, le cimetière, le crâne, Elseneur. Hamlet semble être une référence intemporelle pour Verne, car elle englobe tous les aspects de son récit ".

Ces chapitres font aussi réaliser au lecteur que seule une partie (trois cinquièmes, environ) du roman se passe vraiment sous terre. Deux douzaines de chapitres décrivent les aventures d’Axel et Lidenbrock à Hambourg et leur voyage pour atteindre le volcan. Verne a peut-être procédé ainsi pour insister sur la difficulté du périple, ou pour faire monter l’angoisse d’Axel et l’excitation de Lidenbrock. Cela permet au lecteur de passer plus de temps avec les personnages avant qu’ils ne soient happés par l’aventure.

Au fil des chapitres, Axel devient de plus en plus intéressant. Comme l’écrit Butcher, il y a une certaine tension entre Axel en tant que narrateur et Axel en tant que personnage. Axel fait preuve de beaucoup de spontanéité, ce qui lui permet d’être constamment étonné. Cependant, avec le temps, les rôles s’inversent et certaines caractéristiques et fonctions du professeur Lidenbrock lui sont transférées, comme son enthousiasme. Plusieurs exemples de l’implication croissante d’Axel sont dispersés dans ces chapitres, comme “ J’étais tout entier au bonheur de l’excursionniste fait de désirs et de liberté. Je commençais à prendre mon parti de l’affaire “ (chapitre 13), ou encore “ j’oubliais qui j’étais, où j’étais, pour vivre de la vie des elfes ou des sylphes, imaginaires habitants de la mythologie scandinave “ (chapitre 16). Axel se pose beaucoup de questions, dont certaines n’ont pas vraiment de réponse.