Manon Lescaut

Manon Lescaut Ironie

« Je rendrais quelque jour le dernier soupir, en croyant en pousser un d’amour ».

Cette phrase prononcée par Manon s’apparente à une forme d’ironie ou plutôt de cynisme de la part de l’héroïne. Elle lui permet, grâce à une maitrise de son discours, de justifier son abandon par un manque de ressources financières. L’ironie est renforcée auprès du lecteur par la référence à sa mort prochaine, ici presque prédite par l’expression « je rendrais quelque jour le dernier soupir ».

« Harangue apostolique »

L’expression « harangue apostolique » prononcée par Des Grieux à la suite d’une conversation avec son ami Tiberge est ici tintée d’ironie. Elle compare en effet, de manière indirecte, le discours moralisateur de son ami, à un discours long et ennuyeux en l’associant à sermon religieux prononcé par un apôtre. Cette phrase prononcée par Des Grieux illustre parfaitement l’état d’esprit du personnage qui, dès sa rencontre avec Manon, se détourne de la vie vertueuse et de la morale chrétienne qu'il tourne ici en dérision.

« Je croyais ma chère maitresse endormie »

Cette phrase est celle prononcée par le héros Des Grieux au moment de sa fuite avec Manon dans le désert. L’ironie de cette phrase est tintée d’une forme de tragique puisque la mort de Manon y est associée à un sommeil paisible. L’effet est d’autant plus frappant qu'au moment du récit, le lecteur, tout comme Des Grieux, connaissent déjà l’issue fatale de cette scène.

« Populace curieuse »

L’expression « populace curieuse » est utilisée par le narrateur du roman, le Marquis de Renoncour au début du récit. Lors d’une balade en ville au cours de laquelle il rencontre Des Grieux pour la première fois, il dresse au lecteur une description de son environnement qui évoque un milieu populaire. C’est ainsi qu'il désigne ironiquement les gens d’armes présents et les paysans en les regroupant sous le terme de « populace » soulignant par là leur vulgarité et leur aspect miséreux. L’ironie de cette expression se poursuit à travers l’évocation de la curiosité de la foule. En effet le narrateur lui-même est inclus dans ce groupe de curieux qui cherchent à observer la scène qui se déroule. Ainsi l’expression dépréciative qu'il emploi à l’origine pour désigner les gens qui l’entourent finit par l’englober lui-même.

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