Anne lit de nombreux livres d'histoire dont elle en parle en détail dans son journal. Elle et Peter sont plus intimes que jamais, mais Anne admet avec déception qu’il manque de caractère. Elle et Peter conviennent qu'elle devrait discuter de leur relation avec son père. Ce dernier lui répond que ce n'est pas une bonne idée d’entretenir une relation dans l’Annexe et lui conseille de ne pas prendre une telle relation au sérieux.
Anne se désespère de la guerre et se demande à quoi elle sert. Elle pense que " l'homme de la rue est tout aussi content [que les politiciens] de la faire, autrement les peuples se seraient révoltés il y a longtemps! ”. Malgré son désespoir, elle est persuadée que la libération est imminente.
Son père la réprimande parce qu'elle monte trop souvent à l'étage ; en retour, elle lui écrit une lettre, dans laquelle elle explique qu'elle est tourmentée par la solitude depuis qu'elle a emménagé dans l'Annexe. Elle lui reproche de ne rien avoir fait pour l’aider. Une longue conversation s'ensuit, laissant son père très contrarié. Anne a honte et se promet d'améliorer son caractère.
Anne raconte à son journal la vie de ses parents. M. et Mme Frank sont tous deux issus de familles aisées et son père raconte des histoires grandioses sur son enfance. Anne assure que bien qu’ils ne soient maintenant plus riches, " je ne me contenterais pas d'une petite vie restreinte ”. Elle confie ensuite son désir de voyager, d’étudier l’histoire de l’art et d’écrire. Elle rappelle sa volonté de devenir journaliste et écrivaine. Elle souhaite publier un livre intitulé “ L'annexe secrète ”, basé sur les informations contenues dans son journal.
L'anniversaire de son père arrive. Le 20 mai, M. Frank perd cinq bouteilles de yaourt au profit de Mme Van Daan, avec qui il avait parié sur la date de la libération. Anne constate à quel point l'antisémitisme s'est développé au sein de la population néerlandaise. Leur maraîcher est arrêté pour avoir caché des Juifs dans son grenier. Anne se demande “ s'il n'aurait pas mieux valu ne pas nous cacher et être morts à l'heure qu'il est, plutôt que de passer par toute cette misère, surtout pour nos protecteurs qui, au moins, ne seraient pas en danger.”.
Le 6 juin, le débarquement a enfin lieu. Anne ose se demander s'ils ne seront pas libérés cette année. Margot dit qu'Anne et elle pourront peut-être retourner à l'école en septembre. Elle fête son quinzième anniversaire et se sent plus heureuse. Elle parle de sa relation avec Peter, notant qu’ils ont un lien émotionnel profond sans être amoureux. Elle parle également de son amour pour la nature, se demandant si elle admire la beauté des nuages et des arbres uniquement parce qu'elle ne peut pas sortir.
Anne est préoccupée par le caractère de Peter, qu'elle juge faible. Elle remercie ensuite Dieu pour sa propre force de caractère et est reconnaissante de croire en Lui, contrairement à Peter. Le 15 juillet est une autre entrée importante ; Anne dresse le bilan de qui elle est devenue et de ce en quoi elle croit. Elle parle de ses parents et admet qu'elle s’est éloignée de son père. Elle avoue que c’est " très étonnant que je n'aie pas encore abandonné tous mes espoirs, car ils paraissent absurdes et irréalisables. ”. Elle les conserve, dit-elle, " car je continue à croire à la bonté innée de l’homme. ”.
La guerre continue de tourner à l'avantage des Alliés. Le 21 juillet, Anne écrit qu'un général allemand a tenté d'assassiner Hitler. Dans sa dernière entrée, le 1er août, Anne parle à nouveau des " deux Anne ”, l'Anne publique et l'Anne privée, l’Anne joyeuse et l’Anne plus sérieuse. Elle se demande comment elle pourrait être " si... il n'y avait pas d'autres personnes dans le monde ”.
Analyse
La fin du Journal est d'autant plus dévastatrice que la guerre évolue au profit des Alliés et qu'Anne est optimiste. Le débarquement et la tentative d’assassinat d’Hitler montrent la fragilisation du régime nazi.
Anne grandit rapidement au cours de cette dernière partie, et ses sentiments à l’égard de personnes clés changent. Elle n’admire plus son père sans réserve et lui reproche de négliger les émotions des autres. Elle identifie ses faiblesses et son caractère difficile. Elle examine également Peter d'un œil nouveau. Il n'est plus qu'un gentil garçon pour lequel Anne éprouve des sentiments complexes ; il est faible, sans énergie et sans caractère. Anne s'avoue qu'il n'est pas ce qu'elle voudrait qu'il soit. Ses sentiments pour lui s’éteignent, surtout après sa dispute avec son père.
Les dernières entrées du journal d'Anne ont fait l'objet de nombreux commentaires. Nombreux sont ceux qui défendent les sentiments qu'Anne exprime en croyant en la bonté innée de l'humain et en défendant ses idéaux, qui paraissent parfois encore très enfantins. Anne dévoile toutefois, au travers du récit de son quotidien, toute la complexité de sa personnalité et de la vie adolescente. David B. Green note que la nouvelle version du Journal d'Anne Frank " présente une Anne plus cynique et plus critique, mais compte tenu de son âge et des conditions dans lesquelles elle vivait, cela ne fait que la rendre plus sympathique ”. Par exemple, le commentaire d'Anne selon lequel son journal aurait pu s'appeler " Les confidences du vilain petit canard ” témoigne de son intelligence, de sa vulnérabilité et de l'ambiguïté avec laquelle elle se perçoit – de son humanité.