Le docteur Bernard Rieux
Médecin intelligent, consciencieux et infatigable, le docteur Rieux se révèle à la fin être le narrateur du roman. Il a une trentaine d'années, est bel homme et ne croit pas en Dieu. Au début de l'histoire, il fait ses adieux à sa femme qui part séjourner dans un sanatorium. Tout au long de l'épidémie, il s'occupe inlassablement de ses patients et lutte avec sa conception de Dieu, de la moralité, du sens de la vie, du rôle de l'amour, et du devoir de l'Homme envers l'Homme. Il est réfléchi et se comporte en ami compatissant pour Tarrou, Paneloux et Grand. À la fin du roman, après la mort de sa femme et de Tarrou, il ne participe guère aux démonstrations de bonheur qui célèbrent la disparition de la peste. Il est tiraillé entre l’envie de se joindre à cette joie collective et sa conscience de scientifique pour qui la peste ne disparaît jamais vraiment, mais se cache pour réapparaître plus tard.
Jean Tarrou
Jean Tarrou est un homme trapu, jeune et vif d'esprit dont le journal intime est une source essentielle pour Rieux. Il est arrivé à Oran quelques semaines avant le début de l’épidémie mais personne ne sait exactement pourquoi. Il a des revenus privés et ne travaille pas. Il est fasciné par les excentricités des habitants de la ville et les note dans son journal. Lorsque la peste commence à décimer la population, il demande à Rieux de le laisser former des équipes sanitaires composées de volontaires. Rieux et lui deviennent des amis proches. Il lui confie comment sa jeunesse a été façonnée par sa conscience du fait que la peste est en tous les hommes ; que les humains ne doivent en aucun cas s'opprimer ou se tuer les uns les autres ; qu'il a été un agitateur et un militant dans toute l'Europe ; et qu'il recherche la paix réelle. Il estime que la solution pour trouver la paix est la voie de “la sympathie” (p230). Malheureusement, alors que l'épidémie recule, il tombe malade et meurt.
Cottard
Présenté pour la première fois après l'échec de sa tentative de suicide, Cottard est un voisin de Grand, coupable d'un crime non spécifié qui le rend paranoïaque et lui fait craindre d'être arrêté à tout moment. Lorsque la peste arrive, détournant l'attention des autorités, Cottard s'épanouit. Il devient loquace, aimable et extraverti, se réjouissant que les autres ressentent maintenant ce qu'il a toujours ressenti – peur, oppression, anxiété. Cependant, alors que la peste commence à reculer, il devient de plus en plus paranoïaque à l'idée d'être arrêté et que sa liberté soit à jamais restreinte. En effet, les autorités le recherchent et finissent par l'arrêter après qu’une fusillade ait éclaté entre lui et la police. Il semble avoir perdu la raison.
Joseph Grand
Joseph Grand est un ancien patient de Rieux. Le docteur ne lui a jamais demandé de payer ses consultations car il savait que Grand avait peu de moyens. Il travaille à la mairie et connaît donc particulièrement bien les statistiques de l’épidémie. Rieux le décrit comme simple, tranquille, un peu excentrique et mystérieux (du moins jusqu'à ce qu'il apprenne son projet d'écriture et son mariage voué à l'échec). Il mène une vie honnête et sans histoires, est sous-payé mais heureux d'avoir du temps libre pour travailler sur son roman (qui consiste seulement en une première phrase qu'il a réécrite des centaines de fois). Il se porte volontaire pour faire partie des formations sanitaires. Il finit par raconter à Rieux l'histoire de sa vie: il a épousé une jeune femme nommée Jeanne, mais a été un mauvais mari parce qu'il était surchargé de travail et ignorait ce qui faisait un bon mariage. Jeanne l'a quitté et il ne s’en est jamais remis. Il pense constamment à elle et ce n'est qu'à la fin du roman, après s'être rétabli de la peste, qu'il trouve le courage de lui écrire.
Le père Paneloux
Le père Paneloux est un jésuite érudit et militant, apprécié dans la ville. Il prononce deux sermons remarquables pendant l'épidémie, le premier expliquant que la peste a été envoyée pour conduire les hommes vers la foi, et le second, plus châtié, sur la façon dont il doit choisir Dieu et rien d'autre que Lui. Après la mort du petit Othon, il développe cette conviction et la pousse jusqu'à sa conclusion logique : un prêtre ne doit pas consulter un médecin. Lorsqu'il tombe malade, il refuse de se faire soigner le plus longtemps possible. Rieux, bien qu'athée, est l'ami de Paneloux. Il reste à ses côtés pendant qu'il souffre. Paneloux finit par mourir.
Madame Rieux
Madame Rieux est la femme du médecin. Elle souffre de troubles mentaux depuis un certain temps. Au début du roman, elle se rend dans un sanatorium pour se soigner, mais elle finit par y mourir.
Castel
Médecin plus âgé et ami de Rieux, Castel est le premier à identifier le fléau pour ce qu'il est : la peste. Il travaille à la mise au point d'un sérum anti-peste, qui n'est pas très efficace au départ, mais qui permet ensuite à de nombreuses personnes de guérir.
Le docteur Richard
Collègue de Rieux et président de l'association médicale locale, il soutient Rieux et contribue à combattre la peste. Cependant, il meurt à la fin de l'épidémie.
Le préfet
Administrateur médical en chef, il est initialement réticent à reconnaître l’existence de l’épidémie de peste. Il est chargé d'édicter des directives que Rieux juge souvent insuffisantes.
Monsieur Othon
Othon est décrit comme un homme grand, brun et d'apparence mondaine, bien qu'un peu las. Il a une femme et deux enfants. La mort de son fils, victime de la peste, est le point culminant du roman. Au début de l’épidémie, il est déterminé à vivre une vie normale. Cependant, il développe une sympathie et une compassion aiguës lorsque sa propre vie est détruite par la peste. Il continue à faire du bénévolat dans le camp d'isolement où il est envoyé, même après y avoir passé le temps requis. Il succombe à la peste au moment où l’épidémie commence à décroître.
Rambert
Jeune journaliste séduisant et ambitieux, Rambert vient à Oran pour écrire sur la gouvernance coloniale puis y reste bloqué à cause de la peste. Sa femme est restée à Paris et il veut absolument la retrouver. Lorsque les négociations avec les autorités échouent, il se tourne vers Cottard, qui le met en contact avec des personnes appartenant à un réseau clandestin. Elles promettent de le faire sortir. Au moment où cela devient possible, Rambert décide de rester et d’aider Rieux. Il finit par retrouver sa femme.
Michel
Michel est le concierge de l'immeuble de Rieux et l'un des premiers à être malade et à mourir de la peste.
Le fils d'Othon
Il tombe malade de la peste et meurt après une souffrance terrible et prolongée. Rieux, Tarrou et Paneloux sont témoins de cette mort et y réagissent de manière viscérale. Le père du garçon est également très affecté et s'engage dans le bénévolat.
Le patient asthmatique
C'est un vieil Espagnol invalide qui a une vie limitée mais qui y trouve néanmoins du plaisir. Rieux lui rend souvent visite dans le cadre de ses consultations.
Madame Rieux (l'aînée)
C'est la mère de Rieux, venue habiter chez lui pendant que sa femme est au sanatorium. C'est une femme gentille, tranquille et optimiste, qui apporte à Rieux beaucoup de paix.
Raoul, Garcia et Gonzalez
Ce sont des contacts de Cottard qui sont censés aider Rambert à s'échapper d'Oran.
Marcel et Louis
Ce sont deux frères, sentinelles à la porte, qui doivent aider Rambert à s'échapper.