Une vie de Guy de Maupassant paru en 1883 d’abord sous la forme d’un feuilleton du 27 février au 6 avril dans le quotidien Gil Blas avant d’être édité sous la forme d’un roman la même année par l'éditeur Havard. Premier roman de l’auteur il est écrit spécialement pour la revue et paraît sous le titre Une vie (L’Humble vérité). La revue présente le roman comme décrivant la vie « d’une femme, depuis l’heure où s’éveille son cœur jusqu’à sa mort ».
Maupassant débute la rédaction de son roman en 1877 après avoir soumis son idée à son maître Gustave Flaubert, connu pour ses romans naturalistes et sentimentaux comme Madame Bovary ou L’Éducation sentimentale. Le roman qui occupe l'auteur pendant six ans est un projet qu'il a plusieurs fois abandonné puis repris avant de l'achever, à tel point qu'on raconte que Maupassant lui-même était exaspéré par l'héroïne de son histoire.
Malgré le temps long de l’écriture et les multiples traces de correction retrouvées sur son manuscrit, ce roman est bien reçu par la critique. L’auteur joue d’un courant naturaliste qu’il connait grâce à la fréquentation des cercles littéraires avec notamment la présence d’Émile Zola et d’une poésie du style qui rapproche son écriture de la touche picturale impressionniste. Ainsi, Maupassant satisfait les antinaturalistes avec une volonté de description atténuée tout en satisfaisant les naturalistes par son attention à la présentation des paysages normands et corses.
Sa tendance à décrire de manière crue la sexualité des personnages ou bien leurs états d’âme ne fait pas l’unanimité. Cependant, sa manière de faire parler une femme permet à son roman de diffuser des questionnements et des thématiques qui rendent ce roman presque contemporain à la lecture.
Mais par son inscription dans ce mouvement réaliste, notamment à travers son sous-titre L'Humble vérité, Maupassant rejette toute forme d'idéalisation du réel et se place donc contre l'idée du roman et ses élans romantiques. À la manière de son maître Flaubert dans Madame Bovary, l'auteur cherche à écrire un " livre sur rien ”, une peinture de la réalité presque esthétique ou le style surpasserait l'histoire.
Son succès est tel qu’il donne lieu à plusieurs adaptations cinématographiques avec notamment une version d’Alexandre Astruc de 1958 avec l’interprétation de Maria Schell, mais aussi des versions plus contemporaines comme de celle de 2016 réalisée Stéphane Brizé.