Le Panopticon (symbole)
Le Panopticon est un projet de prison proposé par Jeremy Bentham. Il se compose d'une haute tour centrale et de cellules disposées en cercle autour d'elle, de sorte que toute personne se trouvant dans une cellule a l'impression d'être surveillée par le garde. Pour Foucault, le Panopticon symbolise la société disciplinaire dans son ensemble :
“Mais le Panopticon ne doit pas être compris comme un édifice onirique : c'est le diagramme d'un mécanisme de pouvoir ramené à sa forme idéale ; son fonctionnement, abstrait de tout obstacle, résistance ou frottement, peut bien être représenté comme un pur système architectural et optique : c'est en fait une figure de technologie politique qu'on peut et qu'on doit détacher de tout usage spécifique.”.
Le symbolisme transforme un mécanisme abstrait de pouvoir en une chose matérielle, le bâtiment. Le Panopticon symbolise cette société dans laquelle nous ajustons notre comportement en permanence pour respecter les normes sociales internalisées.
L’exécution publique (allégorie)
Surveiller et punir commence par deux éléments marquants : la dernière exécution publique, celle de Damiens, en 1757, et la description de l’emploi du temps d'un prisonnier, trois quarts de siècle plus tard. Foucault explique que ces éléments symbolisent la transition sociale majeure qu'il explore dans son livre :
“a disparu, en quelques dizaines d'années, le corps supplicié, dépecé, amputé, symboliquement marqué au visage ou à l'épaule, exposé vif ou mort, donné en spectacle. A disparu le corps comme cible majeure de la répression pénale.”.
Le passage de la torture à la prison symbolise le passage du pouvoir souverain au pouvoir disciplinaire. Le corps portait les marques du pouvoir souverain ; à présent, il est enfermé dans un espace clos soumis à la discipline. Surveiller et punir détaille les causes et les conséquences de ce changement de paradigme dans la punition.
L'observation (motif)
L’observation est un thème majeur de l'œuvre de Foucault. C’est le lien entre la surveillance et la punition : chacun surveille ses pairs, qui ajustent leurs comportements aux normes sociales afin de ne pas être punis. Cette surveillance généralisée sous la forme d’une observation constante était initialement limitée à des institutions spécifiques, comme l’école. L’observation des autres devient ensuite une caractéristique de l’ensemble de la société.